La mairie centrale de la commune de Libreville vient conjointement avec le parquet de révéler au grand jour les conditions insalubres voir nauséeuses dans lesquelles les établissements hôteliers de renom de la capitale tiennent leurs cuisines. Mais aussi et surtout les procédés condamnables et frauduleux par lesquels les grandes surfaces alimentaires écoulent leurs marchandises au mépris de la santé des consommateurs.
C’est après une descente surprise effectuée par le procureur de la République Olivier N’Zahou et l’inspecteur général municipal, Armand Dagraça, au courant de la semaine écoulée avec leurs équipes, que le pot au rose a été éventré. Entre l’hôtel Radisson Blu et celui du Ré-Ndama, le constat est sans appel et la découverte toute aussi invraisemblable au regard de la façade impeccable que présente ces structures hôtelières de renom.
Parmi les tares constatées au Ré-Ndama par exemple les autorités compétentes ont découvert des aliments avariés et ou mal conservés en cuisine. Une chaîne de froid pas toujours respectée et des conditions hygiéniques à parfaire. C’est le cas des poubelles entrouvertes aux abords des aliments à cuire. Un sombre tableau partagé par la cuisine du Radisson Blu. Avec en plus, la présence d’amiante dans les réserves, des conduites d’évacuation d’eau aux contenues nauséabonds et insalubres.
« Le constat est très amère. Les gabonais et les usagers qui fréquentent régulièrement ces structures mangent du n’importe quoi. Vous imaginez des hôtels comme le Ré-Ndama ou le Radisson Blu présentant ce type de spectacle. Vous avez vu dans quelles conditions la cuisine, les repas sont faits au quotidien ? Les Images parlent d’elles-mêmes !», a indiqué le procureur de la République, Olivier N’Zahou au sortir d’une inspection surprise de ces établissements.
En effet, ces images choquantes et dégueulasse qui font actuellement le tour des réseaux sociaux, pourraient en n’en point douter faire perdre à ces hôtels leur crédibilité non seulement sur le plan national mais aussi international. Le plus surprenant est que ce type de travers a également été constaté dans les grandes surfaces alimentaires de la capitale. Le Supermarché Sangel d’Oloumi a été épinglé pour des aliments avariés et le traficotage d’étiquettes. Plusieurs produits alimentaires trouvés en réserve comptaient un double étiquetage dont l’un indiquait que le produit était avarié, et l’autre, tout le contraire.
Le célèbre Supermarché Mbolo contre toute attente n’est pas en reste. Des dizaines de produits locaux notamment le miel, le jus de Bissap et le piment ont également été trouvés en rayon, avec des dates de péremption dépassées, sans oublier la conservation de certains produits qui demandait à être parfaite. Les inspecteurs, dont l’IGM, n’ont pas manqué à chaque fois et cela dans l’intérêt général des consommateurs, d’interpeller les gestionnaires sur les bonnes pratiques en la matière.
Olivier Nzaou, a rappelé que cette descente était guidée par un objectif de sécurité alimentaire. «Une nouvelle disposition du nouveau Code de procédure pénal adopté en Juillet 2019 donne au parquet des prérogatives dans la surveillance de la sécurité alimentaire…Nous sommes venus voir dans quelles conditions les Gabonais sont nourris dans les hôtels. Vous avez vu de vous-mêmes les dégâts ! Vous avez vu combien de fois c’est sale ! Les responsables seront purement et simplement poursuivis par le parquet. Parce qu’il y a des dispositions pénales que nous ferons appliquer »,
Ce dernier a par ailleurs indiqué que cette opération va se pérenniser. Et qu’un numéro vert sera désormais disponible de même qu’un site internet, permettant ainsi aux gabonais et aux usagers de pouvoir les contacter. « Dès qu’un gabonais se rendra compte qu’il y a un cafard dans son plat, ou un rat qui circule dans un restaurant, il pourra nous saisir à ce numéro vert », a informé le procureur de la République.
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