Les grossesses précoces chez les l’adolescentes constituent un des facteurs considérables de difficultés. Un frein à leur épanouissement physique, moral et social. S’il est vrai que la fécondité chez la femme commence dès l’arrivée de ses menstruations, et cela dès son adolescence, il n’est pas rare de rencontrer dans la quasi-totalité des établissements de la capitale gabonaise un grand nombre de jeunes filles enceintes. En effet, la société gabonaise est en pleines mutations, lesquelles s’ accélèrent avec les nouvelles technologies. Au Gabon, la dernière Enquête démographique et de santé (EDSG) de 2012 montre que, malgré un taux de scolarisation élevé (97,2 %) et avec un indice de parité de genre au primaire et au secondaire très proche de 1, les adolescentes constituent 21 % de l’ensemble des femmes en âge de procréer et contribuent pour 14 % à la fécondité totale des femmes. Donc 28 % des filles de 15-19 ans ont déjà commencé leur vie féconde et 23 % d’entre elles ont déjà au moins un enfant et 5 % sont enceintes pour la première fois. Cette même enquête a révélé les besoins en termes d’information en santé sexuelle et reproductive. Elle confirme une faible utilisation des moyens contraceptifs et particulièrement des préservatifs. En effet, 6 filles sur 10 de 15-19 ans (63,9 %) et environ 8 garçons sur 10 (78,1 %) de la même tranche d’âge ont utilisé un préservatif au cours de leur dernier rapport sexuel. Aussi, l’EDSG a aussi mis en évidence le phénomène de la sexualité précoce au Gabon. En effet, un peu plus de 2 filles sur 10 (21,9 %) et près de 7 filles sur 10 (68 %) ont déjà eu leur premier rapport sexuel non protégé avant d’atteindre respectivement 15 et 18 ans. Cette situation souligne l’importance des grossesses précoces pour désigner toute grossesse intervenant avant l’âge de 20 ans. La pauvreté est un facteur explicatif de ce phénomène chez les adolescentes. Il est vrai que la précarité pousse beaucoup de ces adolescentes à avoir des rapports sexuels précoces, au risque de s’attraper une grossesse non désirée. Cependant, la précarité à elle seule ne suffit pas pour expliquer les grossesses chez les ados. Il y en entre autre le manque d’éducation sexuelle qui se pose. Les parents ne communiquent pas assez avec leurs enfants sur ce sujet qui parait tabou dans nos sociétés africaines. Un enfant doit être éduqué sexuellement afin d’éviter de se retrouver dans cette situation. D’où l’existence d’un programme gouvernemental d’éducation sexuelle dénommé « Le programme d’éducation en matière de population ». Conçu par le Ministère de l’Éducation Nationale et intégré dans les curriculums d’enseignement du premier et second degré des lycées et collèges. En effet, le taux de couverture nationale en matière d’éducation sexuelle est de 60%, et ce programme concerne les 3/5 de la population scolarisée du pays. Plus précisément les élèves de 5 provinces dont l’Estuaire, Moyen Ogooué, Woleu Ntem et Haut Ogooué. Hormis le fait de pouvoir mener des campagnes de sensibilisation pour une éducation sexuelle chez les jeunes. La plus grande charge devrait revenir aux parents qui sont les personnes mieux placées pour éduquer sexuellement leurs enfants dès l’âge de la puberté. Les parents doivent parler librement en mettant les enfants face à la réalité et aux dangers d’un acte sexuel précoce et non protégé. Comme le disait feu Omar Bongo Ondimba, la jeunesse est sacrée, donc préservons cette sacralité en donnant aux jeunes toutes les chances possibles, afin de construire notre pays, notre continent avec une jeunesse instruite dotée de valeurs, celles transmises par nos parents. Marielle Ilambouandzi ]]>
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