Depuis la prise de pouvoir du gouvernement de transition au Gabon suite aux événements politiques récents, une question centrale reste celle de l’endettement public : pourquoi l’État gabonais continue-t-il de contracter des dettes pendant cette période incertaine ? Quels sont les objectifs de ces emprunts et comment sont-ils gérés dans un contexte où la stabilité politique et économique est mise à l’épreuve ?
-La nécessité de financer les projets du PNDT:
L’une des raisons principales de cet endettement est le besoin de financer la transition politique et économique. Après l’élection présidentielle de 2023 et la prise de pouvoir par le gouvernement de transition, de nombreux projets et réformes sont en cours pour stabiliser le pays et moderniser ses infrastructures. Cependant, la situation économique du Gabon, marquée par une dépendance excessive au pétrole et une économie en difficulté, rend ces projets difficiles à financer uniquement par les ressources internes.Les emprunts permettent donc de financer des réformes urgentes dans les secteurs-clés tels que l’éducation, la santé, les infrastructures de transport et l’énergie. Ces investissements sont considérés comme nécessaires pour restaurer la confiance des citoyens et des investisseurs étrangers, mais aussi pour répondre aux attentes sociales croissantes.
-La gestion des finances publiques:
La question de la gestion des finances publiques se pose avec acuité. Le Gabon, qui a longtemps été confronté à des pratiques de gouvernance critiquées, doit désormais faire face à une gestion rigoureuse de ses dettes. La transparence dans l’utilisation des fonds empruntés et le suivi des projets financés deviennent essentiels pour éviter une spirale d’endettement qui pourrait nuire à la souveraineté économique du pays.- Les relations avec les créanciers internationaux:Une autre facette de cet endettement concerne les relations avec les créanciers internationaux, en particulier le FMI, la Banque mondiale et les partenaires bilatéraux. Le Gabon a engagé plusieurs négociations pour restructurer sa dette et bénéficier de prêts à des conditions plus favorables. En outre, la communauté internationale attend du pays qu’il prenne des mesures concrètes pour diversifier son économie et réduire sa dépendance au pétrole.
– Les risques et défis:
Toutefois, l’endettement présente également des risques. L’un des principaux défis reste le service de la dette, qui peut se révéler particulièrement lourd en période de crise économique ou de baisse des prix du pétrole. De plus, les dettes contractées pendant la transition doivent être gérées avec une vision à long terme pour éviter un appauvrissement supplémentaire des ressources publiques et une incapacité à honorer les engagements.
Les dettes contractées par l’État gabonais en période de transition sont un outil essentiel pour le financement des réformes et la modernisation du pays. Toutefois, elles imposent une gestion prudente et transparente afin de garantir une stabilité à long terme. L’efficacité de ces emprunts dépendra en grande partie de la capacité du gouvernement à mettre en œuvre des réformes économiques et à diversifier ses sources de revenus pour réduire sa vulnérabilité face aux chocs externes.
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