Dans une interview exclusive accordée à Gabon 24 et Gabon 1ère, le Ministre des Mines, Gilles Nembe, a levé le voile sur les défis et les ambitions du Gabon concernant la transformation locale de ses richesses minières, notamment le manganèse et le fer. Au cÅ“ur des discussions : la question cruciale de l’énergie, un prérequis indispensable à cette industrialisation.
Un défi énergétique colossal, mais surmontable:
Le Ministre Nembe a souligné l’énormité des besoins énergétiques pour mener à bien cette transformation. Selon ses estimations, la valorisation locale du manganèse et du fer nécessiterait une capacité énergétique de 21 gigawatts (GW), soit environ 30 fois la production actuelle du Gabon. Ce chiffre éloquent met en lumière l’impératif de construire de nouvelles centrales énergétiques avant la pleine mise en Å“uvre de ces mesures.Cependant, le Ministre se veut rassurant : «Nous avons évidemment différents ingrédients pour y parvenir». Le gaz naturel, dont le Gabon dispose de réserves, est présenté comme un atout majeur pour combler ce déficit énergétique. Cette diversification des sources d’énergie, au-delà de l’hydroélectricité, sera essentielle pour soutenir l’ambition industrielle du pays.
Un calendrier « très agressif » pour une transformation sans inquiétude:
Malgré l’ampleur du défi énergétique, le Ministre Nembe affiche une grande confiance quant à la capacité du Gabon à atteindre ses objectifs. « Nous n’avons pas d’inquiétude concernant la transformation locale du fer et du manganèse. Nous avons un calendrier très agressif, » a-t-il affirmé. Cette détermination témoigne de la volonté politique forte de passer d’une économie d’exportation de matières premières brutes à une économie de transformation à plus forte valeur ajoutée.L’idée de la transformation locale n’est pas nouvelle au Gabon. Le Ministre a rappelé que la transformation du manganèse a débuté il y a plusieurs décennies. Il a notamment cité la création du CIM (Complexe Industriel du Manganèse) entre 1999 et 2000, avec une capacité de 550 mille tonnes.
Bien que cette capacité soit déjà significative, le Ministre a exprimé le désir d’aller «beaucoup plus loin».Plus récemment, le C2M (Compagnie de Moanda Manganese), une unité mise en place par l’État, a également contribué à cet effort de transformation. Le Ministre a insisté sur l’engagement de l’État dans ce processus, citant la construction du Grand Poubara comme preuve de la contribution gouvernementale pour fournir l’infrastructure nécessaire à cette industrialisation.L’interview du Ministre Gilles Nembe dessine les contours d’une vision ambitieuse pour l’avenir économique du Gabon. La transformation locale du manganèse et du fer est au cÅ“ur de cette stratégie, avec la question énergétique comme pilier central et des engagements clairs pour surmonter les défis et exploiter pleinement le potentiel minier du pays.
La Rédaction
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