Depuis l’époque du télégraphe, les moyens de communication ont beaucoup évolué. En effet, depuis le début des années 2000, nous assistons à un accroissement exponentiel des nouvelles technologies de communication et d’information. Parmi elles, nous retrouvons essentiellement Internet et la téléphonie mobile.
Avec ces nouvelles technologies, de nouveaux modes de communication sont apparus. Par l’avènement du téléphone mobile sont nés les SMS (Short Message Service) et les MMS (Media Message Service) : de courts messages écrits qui sont échangés d’un utilisateur de téléphone portable à un autre. L’expansion d’Internet a quant à elle engendré l’apparition du courrier électronique, plus couramment appelé e-mail ou même mail, que l’on peut aussi écrire mél à la française, un message écrit que s’échangent électroniquement les internautes via un réseau informatique. Mais à l’heure actuelle, où la tendance est à l’immédiateté des échanges, se sont également développés les réseaux sociaux et les logiciels de messagerie instantanée qui permettent un échange écrit en temps réel entre deux internautes.
En raison des contraintes qu’imposent ces nouveaux moyens de communication, s’est développé un cyber langage que nous appellerons « langage SMS » en référence aux fameux SMS que peuvent s’échanger les utilisateurs de téléphones mobiles. Ce langage essentiellement employé par les jeunes se caractérise par son écart par rapport au français écrit classique. En effet, abréviations en tous genres, analogies sonores et petits dessins que l’on appelle émoticons remplacent les règles contraignantes de l’orthographe telles que les dicte l’Académie française.
Il n’est plus rare de retrouver dans les conversations sms des mots ou des phrases tels que : « Bsr bro a kel nivo du pb des do du skoul ?» Comme pour dire « bonjour frère, à quel niveau avec le problème d’agent de l’école ? » ou encore « Slt suis oklm en caz » pour dire « salut je suis tranquille à la maison ». Autant de dérapage orthographique
Dans les conversations des jeunes, vous trouverez des mots tels : « Atte » qui veut dire « à toute », « Ac, Avc » : pour dire de manière rapide : avec, « Abs » : ici nous ne parlons pas de l’abs qui est dans votre voiture, mais d’une personne absente ou encore « Alp » : veut dire en français courant : à la prochaine,
Si vous retrouvez « A12C4 » dans un message : non il ne s’agit pas d’un code mais d’une abréviation, elle signifie : à un de ces quatre.
« Quand j’envoie des minimessages à mes parents, j’écris normalement ; mais entre copains, nous utilisons plus de smileys et d’abréviations originales. Ce qui est sympa dans le texto, c’est qu’on a vraiment un langage à nous », déclare Hilda jeune étudiante en finance à l’institut national de gestion.
Mme Marguerite, agent municipal à la mairie de Libreville déplore le fait que « ces enfants ne font plus de différence entre leurs amis et les ainés ou les parents. Ce qui porte à croire que même à l’école parfois le langage des SMS s’invite dans les copies »
Pour Mme Astride Lengala, professeur de français et censeur pédagogique au Lycée Paul Indjendjet Gondjout de Libreville, « le mal est d’autant profond que si rien n’est fait, dans les années à venir il sera très difficile de retrouver des jeunes capable de formuler par écrit une phrase sujet verbe complément.»
À une époque où les enfants reçoivent une tablette tactile pour Noël et un téléphone portable pour leur anniversaire plutôt que des poupées ou des petites voitures, on peut légitimement se demander si ces nouveaux codes de communication ont un impact positif sur l’ apprentissage du langage écrit.
« D’un certain point de vue, pour les plus puristes et les plus catastrophistes, l’écriture texto regorge d’erreurs orthographiques : typographie déviante, ponctuation tantôt absente, tantôt exagérée, écarts syntaxiques et lexicaux. Cette écriture recèle tous les défauts et vices susceptibles d’indigner les défenseurs de la langue française et les détracteurs de son enseignement. Elle est pourtant constituée de procédés, d’inventions, de principes de codage qui existaient déjà auparavant », souligne Mme Lengala pour conclure.
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