Dans un avis rendu le 21 juin dernier, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention prend fait et cause pour Étienne Dieudonné Ngoubou, Selon ce démembrement du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, l’ancien ministre gabonais du Pétrole en détention provisoire à la prison centrale de Libreville depuis le 12 janvier 2017 pour des soupçons de détournement de deniers publics serait victime d’une « détention arbitraire ». Dans cet avis rendu public, le groupe de travail exhorte le gouvernement gabonais à « libérer immédiatement » le détenu et à lui accorder « le droit d’obtenir réparation sous la forme d’une indemnisation » tout en lui assurant « des soins médicaux appropriés et nécessaires ». Rappelons à toute fin utile que Ngoubou avait saisit le groupe de travail de plusieurs motifs de violation de ses droits. L’ancien ministre juge sa détention incompatible avec sa santé précaire. Il est notamment atteint d’un diabète de type II et d’une hypertension artérielle. Les experts lui ont donné raison, estimant que la détention était une exception et non la règle. Sur ce point, ils ont jugé que le gouvernement n’a pas apporté d’information montrant qu’il avait tenu compte de cette situation. En revanche, le groupe de travail n’a pas jugé que la comparution de l’ex ministre Ngoubou devant un juge de droit commun contrevienne à ses droits. En effet, l’ancien ministre avait estimé que, selon l’article 78 de la Constitution gabonaise, seule la Haute cour de justice est compétente pour connaître des affaires qu’il avait traité du temps où il était ministre. Abordé au moment de son arrestation, ce débat avait d’ailleurs obligé le Premier ministre à saisir la Cour constitutionnelle pour interprétation de l’article 78 du texte fondamental. Le 13 mars 2017, la Cour constitutionnelle avait rendu un avis estimant que dès la cessation de leurs fonctions, les ministres perdent le privilège d’être traduits devant la Haute cour de justice, mais restent pénalement responsables devant des juridictions de droit commun. Enfin, Le groupe de travail exhorte le gouvernement à mener une enquête complète et indépendante sur les circonstances entourant la privation arbitraire de liberté de M. Ngoubou et à prendre les mesures appropriées à l’encontre des responsables de la violation de ses droits. Une situation qui pousse l’opinion à s’interroger sur le privilège réservé à l’ancien ministre du pétrole et des hydrocarbures dans la mesure où il n’est pas le seul détenu de l’opération de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite au Gabon. Pablo Guissamba]]>
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