Les cicatrices de l’élection présidentielle de 2016 restent profondes dans la mémoire collective gabonaise. Au-delà de la contestation des résultats, cette période fut marquée par des exactions violentes et un gel des recrutements dans la fonction publique, des mesures qui ont eu un impact considérable sur la vie des citoyens. Aujourd’hui encore, la question se pose : pourquoi Alain Claude Bilie-By-Nze, figure politique alors en vue, n’avait-il pas, aux yeux de certains, défendu plus fermement les Gabonais face à ces épreuves ?
En 2016, Alain Claude Bilie-By-Nze occupait des fonctions clés au sein du gouvernement gabonais. Ministre d’État, ministre de l’Économie numérique, de la Communication, de la Culture et des Arts, et porte-parole du gouvernement, il était aux premières loges des événements post-électoraux. Sa position en faisait un communicateur principal du pouvoir en place, chargé de défendre les décisions gouvernementales et de rassurer la population. C’est précisément cette position qui, pour beaucoup, soulève des interrogations quant à son rôle perçu durant cette période tumultueuse.
Les exactions post-électorales : Silence y’a rien avoir ?
Suite à l’annonce des résultats de la présidentielle de 2016, des violences éclatèrent à travers le pays, notamment à Libreville. Des arrestations massives, des destructions de biens et des allégations de violations des droits humains furent rapportées par des organisations nationales et internationales. Dans ce contexte, l’absence de condamnations fermes des exactions par les membres du gouvernement, dont le porte-parole, a été perçue par une partie de l’opinion publique comme un silence complice ou une incapacité à agir.
Bilie-By-Nze, en tant que figure de proue de la communication gouvernementale, aurait dû user de sa voix pour appeler au calme, condamner les violences d’où qu’elles viennent, et exiger la protection des citoyens. Certains avancent que sa loyauté envers le régime en place primait alors sur la défense des droits des Gabonais. Curieusement, l’homme se découvre une humanité : celle de défendre aujourd’hui au moyen de la récupération politique, des droits qu’il aurait participé à fouler au sol.
Le Gel des recrutements à la fonction publique : Une mesure contestée et ses conséquences
Parallèlement aux troubles sécuritaires, le gouvernement gabonais avait imposé un gel des recrutements à la fonction publique, une décision justifiée par la nécessité de maîtriser la masse salariale et d’assainir les finances publiques. Si cette mesure visait officiellement la bonne gestion, elle a eu des répercussions sociales importantes, notamment sur la jeunesse gabonaise en quête d’emploi.Des milliers de jeunes diplômés se sont retrouvés dans une impasse, leurs perspectives d’intégration professionnelle s’amenuisant considérablement.Là encore, le rôle de Bilie-By-Nze en tant que ministre et porte-parole est examiné. Aurait-il pu ou dû plaider davantage en faveur d’assouplissements ou de mesures compensatoires pour atténuer l’impact de ce gel sur les Gabonais ?
Son portefeuille ministériel en matière d’économie numérique et de communication aurait pu lui conférer une certaine légitimité à proposer des solutions alternatives ou à attirer l’attention sur les conséquences sociales de cette politique.Les questions sur son rôle, sa capacité à défendre les intérêts des Gabonais face aux exactions et aux politiques d’austérité, continuent de faire débat. Pour de nombreux gabonais, Alain-Claude Bilie-By-Nze «incarne» aujourd’hui le mal qu’a causé l’ancien régime au peuple gabonais.
La Rédaction
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