A l’heure où les remaniements ministériels battent leurs pleins et que beaucoup des ministres se sont vus démis de leurs fonctions et éjectés du gouvernement, le Ministre des Affaires étrangères gabonais, Alain Claude Bilie-By-Nze quant à lui ne semble pas du tout inquiet par la tempête actuelle.
Tandis que nombreux sont ceux qui vivent dans la psychose de l’éviction du gouvernement, Bilie-By-Nze, ministre depuis 2015, continue son bonhomme de chemin sans se soucier des rumeurs sur une potentielle éjection du fauteuil ministériel. D’aucuns se demandent aujourd’hui quel serait son secret pour faire aussi long feu au sein du gouvernement d’Ali Bongo quand tout le monde sait que les remaniements au sein des ministères pleuvent chaque semaine sinon tout le temps.
En effet, étant au gouvernement en tant que ministre depuis 2015, le pilier du parti au pouvoir et ministre des affaires étrangères, Bilie-By-Nze a jusque-là, su éviter les chausse-trapes quand la guerre des clans faisait rage à Libreville et se ménager de puissants alliés. Les jeunes au quartier l’appellent communément « Le mayo des mayo en chef » tant sa longévité au gouvernement et son attitude sereine font de lui une légende. Certains s’attendaient même à son éviction du gouvernement, mais celle-ci n’est jamais arrivée.
Qui est Bilie-By-Nze
Pour rappel, l’enfant né à Makokou le 16 septembre 1967 n’était pas particulièrement destiné à la politique. Fils d’une mère au foyer et d’un père fonctionnaire des Postes, membre d’une fratrie de seize enfants, Alain Claude voit du pays au gré des affectations paternelles, avant de revenir dans la capitale de l’Ogooué-Ivindo alors qu’il aborde le CE2. Puis, en sixième, son père lui choisit une formation : l’école secondaire des cadets de la police (Escap), à Libreville.
Bilie-By-Nze le bouclier du chef de l’Etat
Tout commence quand il est battu aux législatives à Makokou par Emmanuel Issoze Ngondet (PDG) en 2011, il est toutefois nommé en 2012 conseiller et porte-parole de la présidence. Un an plus tard, il rejoint officiellement les rangs du parti au pouvoir. Il devient dans la même foulée, le visage médiatique d’Ali Bongo Ondimba, alors que celui-ci essuie les attaques de l’opposition sur son acte de naissance. En 2015, il réintègre le gouvernement en tant que porte-parole et ministre de la Communication.
Ayant encaissé les coups lors d’une présidentielle 2016 assez serrée pour le PDG, il tient bon et, au lendemain de la réélection, est logiquement reconduit au gouvernement et nommé ministre de l’Économie numérique, de la Communication, de la Culture et des Arts. Membre de premier plan du gouvernement, animateur du PDG, au sein duquel il est l’un des barons du Mouvement gabonais pour Ali Bongo Ondimba (Mogabo), Bilie-By-Nze est partout. Peut-être un peu trop.
Le choix du silence du pro Mogabo
C’est dans ce cas de figure que le pro Mogabo, souhaitant prendre du recul, va se confier au chef de l’Etat à qui il émet le souhait de quitter le ministère de la communication. Ali Bongo Ondimba accepte et Bilie-By-Nze devient ainsi ministre des Sports et de la Culture. Alors que beaucoup ont vu en ce changement de poste une rétrogradation, le concerné préfère en parler comme d’une étape, car cela a permis aux gabonais de le regarder différemment.
Lors de l’AVC du chef de l’Etat, Bilie-By-Nze, très proche de celui-ci, le vit comme un choc personnel. Il s’efface un peu de la sphère médiatique pour ne pas laisser transparaître ses émotions. Mais en novembre, il parvient à obtenir un siège de député à Makokou. Quand la guerre des clans éclate à nouveau au sein du gouvernement, le partisan du Mobago, alors ministre des sports et de la culture reste en retrait. Malgré les remaniements, il conserve son poste puis, en juin, est nommé ministre des Affaires étrangères.
On ne change pas une équipe qui gagne
Sachant que l’information est source de pouvoir, l’actuel ministre des affaires étrangères est un excellent communicant, il est présent sur les réseaux sociaux et a lancé sa propre web TV. Il entretient toujours de bonnes relations avec des personnalités du monde de la presse. Son dynamisme, son sens du travail acharné et sa loyauté envers le chef de l’Etat, sont sans aucun doute la raison de sa présence au sein du gouvernement depuis plusieurs années. Comme on dit, on ne change pas une équipe qui gagne.
NCG
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