Le gouvernement gabonais a vivement réagi ce mardi au maintien de sa note souveraine à « CCC » par l’agence Fitch Ratings, une décision jugée sévère et incomplète au vu des progrès réalisés depuis les récents bouleversements politiques. Dans un communiqué de presse, le ministère de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations a « pris acte » de la note publiée le 20 juin dernier, mais a souligné que plusieurs avancées significatives n’ont pas été prises en considération.
Une lecture partielle des avancées du pays, selon Libreville
Si Fitch Ratings justifie sa décision par un risque de crédit élevé, des tensions régionales et des contraintes d’accès aux financements extérieurs, les autorités gabonaises estiment que l’agence n’a pas tenu compte de signaux positifs majeurs. Libreville avance quatre arguments principaux pour contester cette appréciation :
-La réussite de la transition politique : Le gouvernement met en avant l’organisation prévue d’élections présidentielles transparentes en avril 2025, qui devraient restaurer la stabilité institutionnelle du pays et renforcer la prévisibilité de sa trajectoire économique.
-L’engagement à rétablir les équilibres budgétaires : Dès 2026, le Gabon vise un retour à l’équilibre budgétaire hors investissements publics, preuve de sa volonté de discipline budgétaire et d’une meilleure soutenabilité de la dette.
-La perspective d’un réengagement avec les partenaires financiers : Le pays s’engage dans des réformes ambitieuses en matière de bonne gouvernance, de lutte contre la corruption, de gestion budgétaire et de transparence des finances publiques, facilitant ainsi un rapprochement avec les institutions financières internationales.
-L’allègement des pressions de liquidité : Grâce à une gestion proactive de sa dette publique, tant domestique qu’internationale, le Gabon a déjà réussi à alléger ces pressions, un point que Fitch avait d’ailleurs reconnu favorablement par le passé.
Le gouvernement gabonais veut accélérer les réformes:
Conscient des défis persistants, le gouvernement voit dans cette évaluation un « appel à accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles » et à intensifier le dialogue avec ses partenaires techniques et financiers. Cette approche vise à transformer une note jugée décevante en un levier pour la relance et la crédibilisation économique du pays.Le ministère a réaffirmé sa détermination à inscrire l’économie gabonaise sur une trajectoire « réaliste, durable et souveraine », au service des citoyens.
Ce message se veut rassurant en interne, tout en cherchant à convaincre les marchés et les partenaires internationaux de la solidité des engagements du Gabon.En somme, bien que le maintien de la note « CCC » puisse apparaître comme une déception, Libreville préfère y voir un encouragement à persévérer dans ses efforts. Le défi reste désormais de convaincre Fitch et les autres agences que le Gabon, en pleine transition, est résolument engagé sur la voie du redressement économique.
La Rédaction


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