Que faire de « nos fous » ?

Le Général d’Armée Grégoire Kouna a interpelé récemment la ministre de la Santé sur la situation des malades mentaux, suite à un incident causé par « un fou » qui a failli provoquer un accident lors du passage du cortège présidentiel. « En parcourant les rues de la capitale, nous constatons que le nombre des malades mentaux est en nette croissance dans presque tous les arrondissements. Une situation qui provoque la psychose des populations, car aucune stratégie d’encadrement n’est visible pour les paisibles citoyens dont la quiétude est souvent perturbée », déclare le commandant en chef de la garde républicaine dans un courrier adressée au ministre de la Santé et qui circule dans les réseaux sociaux. Dans sa note, le commandant en chef de la garde républicaine explique : «  nous avons été surpris par la traversée d’un malade mental lors du passage du cortège de son Excellence Monsieur le président de la république sur le boulevard du bord de mer ». Cet incident remet au goût du jour, la problématique de la gestion des malades mentaux au Gabon. Une double marginalisation Les malades mentaux du Gabon sont victimes d’un grave désintérêt. Tout d’abord, au sein de leur famille, ils perdent souvent toute la considération qu’ils avaient avant la maladie. L’estime parentale s’effrite au fil du temps, au fur et à mesure que les crises se multiplient. Maitriser « un fou » n’est pas  facile, surtout lorsqu’il s’agit d’un malade violent. Certains s’arment d’armes blanches et agressent. La plupart sont abandonnés à eux-mêmes. Sans toits, ils errent dans les rues et se nourrissant dans les poubelles. Une réaction positive du Gouvernement pourrait surprendre. Le phénomène ne date pas d’aujourd’hui. Les Gabonais sont habitués aux spectacles des malades mentaux qui défilent dans tous les quartiers pauvres, parfois tout nus. Au centre hospitalier régional de Mélen, il arrive très souvent que le service psychiatrique reste inopérationnel sur plusieurs mois, du fait des grèves des personnels de santé. Des conséquences graves Des cas d’agressions sur les citoyens par les patients sont régulièrement signalés.. Des automobiles perdent leur pare-brise suite au jet d’un projectile ; des cas d’incendie ont été également enregistrés. Le renforcement du dispositif médical et sécuritaire visant un meilleur encadrement des malades mentaux est vivement attendu les populations. MN]]>