Jean Gaspard Ntoutome Ayi, commissaire national en charge du budget et membre de l’Union National s’est exprimé samedi 07 juillet dernier sur la loi de finances rectificative 2018. Il rappelait à son auditoire les différentes alertes émises par l’Union National depuis 2010 sur les graves risques que courait le pays dès la présentation de la loi de finances adoptée par le gouvernement cette même année. Jean Gaspard Ntoutoume Ayi ne cache pas son refus de croire aux mesures d’austérité émises par le gouvernement gabonais. Encore moins d’accorder du crédit à la loi de finances rectificatives adoptée par le gouvernement pour cette année 2018. Il affirme lors de cette rencontre que cette loi de finance « n’est ni sincère, ni crédible ». Ce dernier se demande pourquoi la Cour Constitutionnelle valide cette loi de finance qui pour lui ne mérite aucun crédit. « Au moment de procéder à l’analyse de la loi de finances rectificative et des mesures d’austérité annoncées, c’est le lieu de dire, ici et maintenant, que nous l’avions dit. Dès 2010, et ce jusqu’à l’année dernière, l’Union Nationale n’a eu de cesse de prévenir, d’alerter et d’attirer l’attention des Gabonais et des partenaires du Gabon sur les graves risques que faisait courir au pays ce pouvoir établi depuis 2009…. Malgré l’extrême gravité de la situation que l’Etat ne peut plus nier, s’autorise à adopter un budget qui n’est ni sincère, ni crédible ». Pour Ntoutoume Ayi, l’alerte avait été donnée par son parti afin que cette loi ne soit pas adoptée. « Dès janvier 2010, à l’analyse de la première loi de finances présentée par ce pouvoir, nous prévenions les Gabonais de ce qui allait se produire. L’Union Nationale disait précisément deux choses : le budget 2010 n’est ni sincère dans sa présentation, ni réaliste dans ses prévisions, ni rationnel dans ses choix et encore moins juste dans son orientation sociale. Deuxièmement, le pouvoir trompe volontairement le peuple en masquant la vérité derrière des projets dont la réalisation est plus qu’hypothétique, et des mesures populistes prises à la va vite. En réalité, ils sont en train de se partager le gâteau et ils ne prennent pas de gants ». Il fonde son argumentation en se basant sur l’adoption de cette même loi de finances qui est reconduite pour l’année 2014, « année de retournement et de conjoncture », exprime ce dernier. Il précise qu’en matière de recette publique, de 2009 à 2018, « les ressources du budget de l’Etat ont chuté de 21%, passant de 2411 à 1909 milliard de FCFA. Le PIB a augmenté de 58% cette même année, ainsi donc alors qu’en 2009, les ressources propres de l’Etat représentaient 44% de richesse nationale. Elles ne représentent plus que 22% en 2018. Donc l’on observe une chute de 22% de ressources propres à l’Etat depuis 11 ans. Ntoutoume Ayi explique que si les ressources propres du pays avaient suivi la même évolution que la croissance économique du pays, elles seraient à 3.809 milliards de FCFA en 2018. Et non 1909 milliards comme annoncé par la loi de finances rectificative de cette année. Cependant, il revient sur la crise budgétaire actuelle que connait le pays. Où il n’hésite pas à faire le lien avec le déficit budgétaire cumulé depuis 2009 par l’Etat. « Contrairement à ce que l’on tente de faire croire aux gabonais, la crise budgétaire actuelle est une crise de la mobilisation des ressources budgétaires et non une crise liée à l’accroissement de la dépense publique. Et cette faible mobilisation des ressources propres s’articulent autour de la crise dans les régies financières depuis 2014 ; les exonérations fiscales exorbitantes accordées aux entreprises ; et la captation de la Présidence des revenus des ressources pétrolières du pays ». Marielle ILAMBOUANDZI]]>
Ntoutoume Ayi : « La loi de finances rectificative 2018 n’est ni sincère ni crédible »
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