La scène politique gabonaise a été le théâtre d’une passe d’armes cinglante ce 8 octobre 2025, illustrant la nouvelle exigence de cohérence dans le débat public. L’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, après une récente interview où il dénonçait une « fraude d’État » et une « faillite morale », s’est vu opposer une réplique d’une rare fermeté par Petit-Lambert Ovono, évaluateur certifié des politiques publiques.
Dans un texte rapidement devenu viral, Ovono n’a pas ménagé l’ancien chef du gouvernement, soulignant l’incongruité de sa critique. « Il est pour le moins surprenant que ce soit vous, ancien Premier ministre et acteur central du système que vous dénoncez aujourd’hui, qui parliez de fraude d’État et de faillite morale », a-t-il lancé sans détour. Le cÅ“ur de la contre-attaque réside dans le rappel des responsabilités passées de Bilie-By-Nze.Ovono a notamment mis l’accent sur le rôle de l’ancien Premier ministre dans l’instauration du ticket unique, un dispositif électoral controversé accusé d’avoir « verrouillé le pluralisme politique » lors des précédents scrutins. « Vous dites qu’on ne se remet pas d’une défaite morale. Pourtant, vous-même n’êtes jamais véritablement sorti de la vôtre », a taclé Ovono, renvoyant l’ex-dignitaire à sa propre volte-face politique et morale.
Ce débat dépasse la simple querelle de personnalités. Il s’inscrit dans le contexte de la refondation institutionnelle gabonaise, menée par le président Brice Clotaire Oligui Nguema, qui appelle à une gouvernance éthique et transparente. Dans cette ère de transition, les prises de parole des anciens dirigeants sont scrutées à l’aune de leur participation au système qu’ils cherchent aujourd’hui à renier.Pour Ovono, la critique de Bilie-By-Nze souffre d’une amnésie sélective. Il lui oppose un principe fondamental : « La crédibilité se construit dans la constance, pas dans l’amnésie sélective ». L’évaluateur insiste sur le fait que le Gabon a besoin d’hommes et de femmes capables de « bâtir et de réparer avec lucidité et responsabilité », et non de « prophètes du désastre ».
Ce rappel à l’ordre est un puissant signal : l’ère de l’impunité narrative semble révolue au Gabon. L’opinion, en quête de vérité, exige désormais la cohérence des parcours politiques. « Trop tirer sur la corde du passé que vous avez vous-même tissée, c’est risquer de la rompre sur le terrain de la vérité », a conclu Petit-Lambert Ovono, faisant de sa réponse un acte de salubrité et de mémoire politique.
POUBA


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