La campagne présidentielle gabonaise d’avril dernier continue de faire parler d’elle, notamment en ce qui concerne la gestion financière des candidats. Au centre de l’attention, Alain-Claude Bilie-By-Nze, figure politique et ancien Premier ministre, est sous le feu des critiques pour son refus de rendre des comptes à la Cour des comptes concernant le financement de sa candidature. Une situation qui soulève de sérieuses interrogations alors même qu’il sollicitait activement le vote des Gabonais.
La Cour des comptes, institution essentielle à la bonne gouvernance et à la transparence financière, a pour mission de vérifier la régularité et la sincérité des comptes de campagne des candidats. Cette démarche est cruciale pour garantir l’équité entre les prétendants à la magistrature suprême et pour prévenir toute dérive liée à l’argent en politique. Or, selon ses récentes déclarations, Bilie-By-Nze a opposé un déni persistant aux demandes de cette institution.« Nous avons sollicité à plusieurs reprises la production des pièces justificatives relatives aux dépenses et aux recettes de sa campagne, conformément à la loi », confie un cadre de la Cour des comptes sous couvert d’anonymat.
« Malheureusement, nos requêtes sont restées sans réponse, voire ont été purement et simplement ignorées. » Le candidat malheureux a récemment indiqué qu’il ne se soumettra pas à cette mesure. Cette attitude est d’autant plus troublante que durant sa campagne, Bilie-By-Nze avait mis en avant un discours axé sur la bonne gestion des affaires publiques, la lutte contre la corruption et la transparence. Comment concilier ces engagements avec un refus manifeste de se soumettre aux règles de reddition des comptes, une fois l’élection passée ? La question est sur toutes les lèvres. Que cache Bilie-By-Nze ? Qui sont les personnes qui ont financé sa campagne ? Aurait-il bénéficié d’un soutien financier étranger interdit par la loi gabonaise?
Les observateurs de la vie politique gabonaise s’accordent à dire que cette affaire est préjudiciable à la crédibilité du processus démocratique. Pour beaucoup, le financement des campagnes électorales est un pilier de la démocratie, et son opacité ne peut qu’engendrer de la méfiance au sein de l’électorat.« Il est impératif que tous les candidats, sans exception, se soumettent aux règles de transparence financière. C’est une question de respect envers les citoyens qui sont appelés à voter », souligne un analyste politique local.
« Si l’on aspire à diriger le pays, on doit être le premier à montrer l’exemple en matière de probité et de redevabilité. »Quelle que soit la raison, cette situation met la Cour des comptes face à ses responsabilités : celle de faire appliquer la loi et de garantir l’intégrité du financement politique, même face à des personnalités d’envergure.L’opinion publique gabonaise attend avec intérêt la suite de cette affaire, qui promet de relancer le débat sur la nécessaire moralisation de la vie politique et la transparence des fonds de campagne. La capacité des institutions à faire respecter leurs prérogatives sera un test important pour la démocratie gabonaise.
La Rédaction
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