Le paysage artistique gabonais connaît une véritable révolution.Longtemps influencés par des courants venus d’ailleurs, les artistes de la nouvelle génération revendiquent aujourd’hui avec fierté leur héritage culturel. Musiciens, danseurs, peintres et créateurs en tout genre s’inspirent de la richesse des traditions pour proposer des œuvres ancrées dans leur identité. Cette dynamique marque t-elle la naissance d’une «marque gabonaise» sur la scène artistique ?
La modernité n’est plus synonyme d’oubli du passé. Bien au contraire, elle devient un moyen de valoriser et de réinterpréter les traditions. Les jeunes artistes gabonais puisent dans les rites, les symboles et les sonorités ancestrales pour les fusionner avec des influences contemporaines. Ce retour aux sources ne se fait pas par nostalgie, mais par nécessité : il s’agit de redonner à la culture gabonaise toute la place qu’elle mérite, dans un monde artistique de plus en plus uniformisé.Dans la musique, par exemple, on observe une montée en puissance du *tradi-moderne*, un style qui mélange instruments traditionnels comme le mvet, le ngombi ou les percussions , les tam-tams avec des sonorités plus urbaines comme l’afrobeats, le rap ou l’électro.
Des artistes comme Lauriane Ekondo , Prisca Along Shan’l , Creol , Fetty Ndoss, Tommy Tom, Lamalgame , Stekfrite , Zyon Style , RayBono, Afrik’an Légende , Espoir la tigresse , mais aussi d’autres figures montantes, participent activement à cette revalorisation culturelle en intégrant des éléments forts de la tradition dans leurs clips, paroles et performances scéniques.Il est aujourd’hui presque impossible de regarder un clip gabonais sans y voir une référence à la culture locale : tenues traditionnelles revisitées, paysages sacrés mis en valeur, danses inspirées des cérémonies ancestrales… Les artistes sont devenus de véritables gardiens de la culture, mettant leur art au service d’une identité gabonaise forte.
Cette évolution ne se limite pas à la musique. Les arts visuels et la mode suivent également cette tendance. Des stylistes comme Nan’s Ethnik, Prince de Bongoville , Trendy culture , etc… créent des vêtements inspirés des tenues traditionnelles mais adaptés aux tendances actuelles, tandis que des peintres et sculpteurs réinterprètent les motifs ancestraux dans des œuvres modernes qui séduisent autant le public local qu’international. Mais ce mouvement va encore plus loin : il participe à la création d’une véritable “marque culturelle gabonaise”, qui pourrait, à terme, s’imposer au-delà des frontières.Dans un contexte où de nombreux pays africains cherchent à valoriser leur patrimoine pour mieux s’exporter, le Gabon a une carte à jouer.
Cette “marque” pourrait non seulement faire rayonner le pays sur la scène internationale, mais aussi devenir un levier économique puissant, en mettant en avant l’authenticité et l’originalité des créations locales. A l’exemple des BTS avec la K Pop et des Drama de la Corée du Sud, les artistes ne se contentent plus de s’inspirer de la tradition, ils la réinterprètent, l’adaptent et la projettent vers l’avenir. Cette fusion entre l’ancien et le nouveau donne naissance à des œuvres uniques, porteuses de sens et d’émotions profondes.Avec cette nouvelle génération engagée et passionnée, le Gabon ne se contente plus d’être un spectateur du monde artistique : il en devient un acteur incontournable. Une chose est certaine : la culture gabonaise n’a jamais été aussi vivante, et son futur s’annonce aussi riche que son passé.
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