La réalité quotidienne des habitants de Libreville est celle d’une double peine : le manque criant d’eau potable et les coupures d’électricité intempestives, communément appelées délestages. Une situation qui, loin de s’améliorer, semble s’enraciner, suscitant un profond désarroi.

Dans des quartiers comme Nzeng-Ayong, l’accès à l’eau courante est devenu un lointain souvenir. Les résidents se sont résignés à dépendre de systèmes D : les puits et les forages sont désormais les uniques sources d’approvisionnement. Ce retour en arrière, qui fragilise l’hygiène et la santé publique, est d’autant plus frustrant qu’il est souvent aggravé par des actes de vandalisme et de vol de compteurs d’eau, privant les foyers d’une infime chance de raccordement.À cette pénurie s’ajoutent les délestages incessants. L’impact de ces coupures électriques est multiple et dévastateur.
Au-delà de l’obscurité et de l’interruption des activités nocturnes, les fluctuations de tension détruisent les biens matériels. Un habitant témoigne amèrement de la perte de son MacBook, un dommage onéreux et symbolique de l’instabilité ambiante. « C’est déchirant. Épuisant », confie-t-il, résumant le sentiment général.Cette lassitude n’est pas qu’une affaire personnelle ; elle prend une dimension collective et historique. L’écrivain soviétique Ilya Ehrenbourg semble faire écho à l’état d’esprit des Gabonais de Malinga, souvent citée : « Le passé ne peut se répéter, ne peut revenir. Le peuple a trop souffert. Quelque chose doit se passer. »
Ce cri du cÅ“ur souligne l’urgence d’une intervention concrète et durable des autorités. Après des années de souffrance, l’espoir d’une amélioration des infrastructures essentielles – eau et électricité – est le seul moteur qui empêche la frustration de basculer dans le désespoir. La population de Libreville attend désormais des actes qui transformeront cette attente épuisante en un véritable changement.
POUBA


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