« Ce sont des seconds couteaux. Ils tentent de rejouer le match. Vous avez parmi eux Jean Gaspard Ntoutoume Ayi ou encore Nicolas Nguema. Tous deux ont été incapables de franchir le premier tour des élections législatives. Et à l’Assemblée nationale, leur parti ne représente rien (…) », tels sont les propos que tient le président des Démocrates, Guy Nzouba-Ndama à l’endroit du collectif Appel à agir.
La réputation du collectif des dix s’est ébranlée à la suite des derniers événements. Sur la question de l’expertise médicale d’Ali Bongo les gabonais ont eu droit à des comportements peu appréciables de la part d’une opposition. Tout le monde a pu constater le manque d’arguments de Nicolas Nguéma et la fuite en avant de Ntoutoume ayi lors des programmes télévisés.
Le membre du collectif Appel à agir, Ntoutoume Ayi invité par TV5, au sujet de l’action en justice introduite par une dizaine d’opposants aux fins d’obtention d’une expertise médicale sur la personne du président Ali Bongo, s’est désisté à la dernière minute. Il a été remplacé au pied levé par un avocat proche de ce collectif. Jean Gaspard Ntoutoume Ayi affectionne pourtant les médias. Nul ne sait pourquoi il a préféré se faire remplacer, d’aucuns disent qu’il a préféré être représenté par quelqu’un d’expérimenté.
Pour ce qui est de Nicolas Nguéma, lors de son débat public dans un média de la place, il ne semblait pas maîtriser les questions juridiques. Il était flagrant qu’une préparation n’avait pas été faite. Le membre de l’opposition tâtonnait et revenait sur des raisonnements caducs. Au final, ce collectif donne plus l’impression qu’ils ne savent plus eux même ce qu’il revendique. Nicolas Boileau disait « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément.» Pour l’heure nous n’avons d’assez précis venant de part de ce mouvement.
Remplaçant pas à la hauteur
Si Ntoutoume Ayi a estimé ne pas être à même de répondre à certaines questions sur un plateau télévisé, il aurait du choisir un avocat qui maîtrise les questions relatives à la situation du Gabon.
C’est un avocat, vivant et travaillant en France, Me Calvin Job, qu’est revenu la lourde tâche de débattre face à Me Aimery Mavoungou, le conseil du président. Ce dernier à eu du mal à faire valoir ses arguments, éludant certaines questions comme celle de l’intérêt à agir des requérants ou bien raisonnant de manière paradoxale sur d’autres, à l’instar de la séparation des pouvoirs.
Deux passages illustrent tout particulièrement les difficultés qu’a eues l’avocat d’Appel à agir à déployer son argumentaire juridique. Le premier concerne la hiérarchie des juridiction, méconnue en l’espèce par le premier président de la Cour d’appel de Libreville, le juge Akolly.
« Le Gabon est un Etat de droit. Le magistrat se doit d’obéir à la loi. (La juge Akolly) s’est écarté de son serment. Et la Cour de cassation qui est la juridiction suprême au Gabon a rendu une décision qui imposait à la Cour d’appel de surseoir à statuer. C’est une règle de procédure basique, élémentaire. (…) Or, nous avons saisi, avec mon confrère, la Cour de cassation. Et cette saisine emporte automatiquement le transfert du dossier de la Cour d’appel vers la Cour de cassation. De ce fait, la Cour d’appel est immédiatement dessaisie, a expliqué l’avocat du président gabonais », a clairement rappelé l’avocat du président gaboanis.
Or, pour Me Job, « faire appel à la Cour de cassation relève d’une volonté de neutraliser la justice. » Un argument pour le moins étonnant, manifestement spécieux, qui suscite un léger malaise sur le plateau… Ce à quoi Me Mavoungou rétorquera : « Il n’est pas question ici de raconter des inepties. La Cour de cassation est l’instance suprême. Dès lors qu’elle s’est prononcée, qu’elle a rendu une décision de sursis, la juridiction inférieure, la Cour d’appel en l’occurrence, doit s’y conformer. Sinon, on est plus dans un Etat de droit. Et d’ajouter avec insistance : Les juridictions ordinaires ne sont pas compétentes pour faire comparaître devant elle le chef de l’Etat. »
Rebelote sur la question de la validité de la suspension de la Juge Akolly. « Cette décision trouve son fondement dans la loi portant statut des magistrats qui dispose que c’est le responsable de l’administration centrale du ministère de la Justice qui prend valablement la mesure conservatoire lorsque le magistrat s’est écarté de son serment, explique Me Mavoungou. Et celui-ci de préciser que « ça n’est pas la première fois que cela arrive au Gabon. » Ce à quoi Me Calvin Job, manifestement à court d’argument, ne trouvera rien à redire.
Enfin, Me Job a eu le plus grand mal à justifier ce qui est également perçu à tout le moins comme un paradoxe, voire une contradiction : alors que ses clients soutiennent que le Gabon n’est pas un Etat de droit (NDLR : entendu au sens occidental du terme), il recourt tout de même à la Justice, qui en est une des pièces maîtresses. Ici aussi, le téléspectateur a vainement attendu un début de réponse.
La santé d’Ali bongo une manne pour le collectif des dix
Il est à noter que, si plusieurs membres de l’opposition s’obstinent encore aujourd’hui à croire à ce qui devait être un jour leur carte joker, notamment la mort d’Ali Bongo Ondimba, ces derniers restent néanmoins dans l’éternelle illusion de manipuler la conscience populaire par des messages de divisions, entretenant ainsi, une certaine psychose dans l’esprit des gabonais.
Ces derniers prennent toujours et encore pour raison, la santé du chef de l’Etat pour justifier leur incapacité à proposer des solutions concrètes à certaines difficultés de leurs partisans et adhérents, qui soit vite dite en passante, ne cessent de déserter ces différents partis politiques. Des partis, qui désormais ne savent plus rien faire d’autre que médire et ronger d’impatience leur frein. Mais surtout la population gabonaise qui semble ne plus être dupe de leur manège.
Autant de faits qui laissent penser que les opposants gabonais, ne se complaisent que dans la critique, mais ne proposent rien pour le développement du pays. Aucune idée n’est émise pour sortir le Gabon de la crise économique, sociale, environnementale et politique dans laquelle il se trouve actuellement. La critique reste non constructive tant qu’elle n’est pas suivie de propositions adéquates.
La Rédaction
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