L’ancien président de la Cour d’appel qui a été suspendu pour insubordination précédemment à la Cour criminelle spéciale a marqué son arrivée par un pied de guerre. De la Cour criminelle Spéciale à la Cour d’Appel, Paulette Ayo Mba ne compte pas en rester là, car elle a ouvertement déclaré qu’elle allait « dorénavant » faire appliquer le Droit, et ce peu importe qui doit se trouver sur son chemin.
Tout commence quand elle s’est hissée à la tête de la Cour Criminelle Spéciale. Lors de sa prise de fonction à ladite institution, le magistrat n’avait pas manqué de faire savoir à qui de droit qu’elle venait avec la ferme intention d’arrêter tous les criminels quels qu’ils soient pour faire appliquer la loi et rien que la loi. Le magistrat étant soumis au Droit, Paulette Ayo Mba se disait très certainement intouchable et libre de faire appliquer ses décisions.
En effet, dans une vidéo qui circule sur la toile, on peut voir le magistrat déchu, se montrer très hostile dans son allocution « J’ai été nommée président de la cour criminelle spéciale, je suis magistrat, je n’ai pas sollicité ce poste, seulement, je compte travailler pour le Gabon, alors tous ceux qui s’opposent à ce que la justice gabonaise soit rendue, ils seront découverts autant qu’ils sont ! », a t-elle déclaré avant d’ajouter qu’elle venait donner un message fort aux « voleurs de la république ». Tous ces propos montrent clairement un juge qui n’a pas froid aux yeux.
De mémoire, Durant la cérémonie de prise de fonctions au Ministère de la Promotion de la bonne gouvernance et de la Lutte contre la corruption, le 20 juin 2019 Me Francis Nkéa Ndzigue avait promis s’attaquer « aux membres du gouvernement corrompus » pour, disait-il, mettre définitivement fin à la corruption qui appauvrit d’une manière effrénée l’Etat.
Contre toute attente, l’avocat-ministre s’était rebiffé une semaine plus tard. ce dernier était finalement revenu sur ses propos de fermeté contre les fossoyeurs de la République, notamment sur les potentiels membres du gouvernement corrompus qu’il comptait dénoncer en cas de flagrant délit dans des affaires louches. Il aurait certainement été recadré sur ces propos jugés violents et indécents contre le gouvernement dont il faisait pourtant partie.
Il revient à se demander si Paulette Ayo Mba ne servirait pas le même plat aux gabonais et viendrait s’excuser d’ici peu comme Francis Nkéa. Puisque suspendue de la Cour d’Appel pour insubordination après la spéciale, elle n’a plus aucun pouvoir pour menacer les « voleurs ». Serait-ce un feu de paille? Quoiqu’il en soit, la coriace Paulette Ayo Mba a vite fait de ravaler sa fierté car on ne l’entend plus depuis l’affaire avec l’appel agir. Comme quoi « tel est pris qui croyait prendre ».
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