Les récentes élections législatives et locales au Gabon pourraient bien marquer un tournant décisif dans le paysage politique national, annonçant une vague de disparitions de petits partis. Au cœur de cette révolution silencieuse, la nouvelle législation qui fixe des critères de performance électorale stricts pour garantir la survie des formations politiques.
Selon cette nouvelle règle, désormais « claire et non négociable », tout parti politique souhaitant conserver son existence légale et son droit à l’activité doit impérativement obtenir un minimum de trois (3) sièges de députés et cinq (5) sièges de conseillers municipaux lors des scrutins nationaux et locaux.La Nouvelle Législation : Un Barème de SurvieL’objectif affiché de cette réforme est de rationaliser le paysage politique, souvent jugé trop fragmenté. Le Gabon compte un nombre important de partis, dont beaucoup peinent à obtenir une représentation significative, ce qui complique parfois le processus démocratique et la lisibilité de l’offre politique pour les électeurs.
En fixant un seuil électoral minimal, le législateur gabonais entend favoriser l’émergence de forces politiques crédibles et structurées capables de mobiliser un électorat substantiel à l’échelle nationale.Les résultats des élections législatives et locales, dont la consolidation est en cours, sont donc scrutés avec une attention particulière non seulement par la Commission électorale, mais surtout par les directions des partis. Pour de nombreuses formations de taille modeste, le décompte final s’apparente à un verdict de mort ou de survie.
Un Avenir Incertain pour les « partis gazelles »:
L’application de cette loi menace directement l’existence de nombreux micro-partis qui, traditionnellement, ne parviennent à remporter qu’un seul siège, voire aucun, et dont l’influence est souvent limitée à un ou deux cantons ou quartiers. »C’est un véritable défi de taille pour les petites formations, » explique un analyste politique sous couvert d’anonymat. « Cette loi pousse à la professionnalisation et force les partis à se doter de structures solides, de programmes clairs, et surtout, d’une implantation territoriale réelle.
Ceux qui échoueront face à ce barème devront soit se résigner à la dissolution, soit envisager des fusions avec des partis plus performants pour garantir que leurs militants et leurs idéaux puissent encore exister sur la scène politique. »Le compte à rebours est lancé. Dans les semaines à venir, l’officialisation des résultats finaux sera suivie par l’application stricte de cette législation. Le Gabon s’apprête ainsi à assister à une épuration politique qui pourrait redessiner durablement la carte des acteurs politiques nationaux, laissant place à un nombre potentiellement plus restreint de partis, mais théoriquement plus représentatifs et efficaces.
La Rédaction


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