La question de la transformation locale des ressources naturelles gabonaises est plus que jamais au centre des débats. Marcel Abéké, ancien ministre du Pétrole, figure éminente et voix influente dans le paysage économique du pays, ancien ADG de Comilog, filiale de Eramet, a lancé un appel clair et direct à Eramet, géant minier international, l’exhortant à coopérer et à se plier à la décision souveraine de l’État Gabonais concernant la transformation sur place du manganèse.
Abéké n’a pas mâché ses mots : «Eramet devra s’y plier, elle devra s’y faire et coopérer. Mais surtout voir avec l’État gabonais les conditions de faisabilité de cette décision prise par les pouvoirs publics, qui est une décision souveraine». Cette déclaration forte souligne la détermination du Gabon à affirmer sa souveraineté non seulement politique, mais aussi économique et industrielle.Il a tenu à rassurer sur les intentions de l’État : «Il ne s’agit pas de chasser les opérateurs mais de faire connaître notre ambition». L’objectif n’est donc pas de rompre les partenariats existants, mais de les réorienter vers une approche plus bénéfique pour le Gabon.
La Valeur ajoutée et l’emploi au cÅ“ur de la décision:
La décision de transformer localement le manganèse est motivée par des enjeux majeurs pour le développement du pays. Selon Marcel Abéké, cette initiative permettra que « la valeur ajoutée revient ici au Gabon. » Historiquement, une grande partie de la valeur générée par l’extraction des ressources brutes partait à l’étranger, limitant les retombées économiques directes pour le Gabon.Mais au-delà de l’aspect purement financier, la transformation locale est une réponse concrète à un problème criant : le chômage des jeunes. « Nous avons besoin d’emplois pour nos jeunes, et c’est l’un des enjeux de cette décision courageuse, » a affirmé Abéké. En transformant le manganèse sur son sol, le Gabon espère créer des filières industrielles, des emplois qualifiés et, par ricochet, stimuler l’économie nationale.
Cette position du Gabon s’inscrit dans une tendance globale où de nombreux pays producteurs de matières premières cherchent à maximiser les bénéfices de leurs ressources par la transformation locale. C’est un pas audacieux vers une industrialisation accrue et une plus grande autonomie économique.La balle est désormais dans le camp d’Eramet. La manière dont le géant minier répondra à cet appel à la coopération déterminera la nature de ses futures relations avec l’État Gabonais et son rôle dans la concrétisation de cette ambition nationale.
La Rédaction


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