Libreville 28 Avril-
La déclaration concernant l’octroi de 500 millions de FCFA en tant que subvention annuelle 2024 destinée à la presse privée gabonaise continue d’alimenter de nombreux débats. Bien que cette annonce ait initialement été accueillie avec un certain soulagement au sein des rédactions, elle est désormais au centre d’une controverse qui met en évidence les tensions sous-jacentes entre les professionnels des médias et le ministère de la Communication et des Médias dirigé par Laurence Ndong.
Cris pour plus de transparence :
Plusieurs journalistes et responsables de presse demandent avec insistance que la liste des organes de presse bénéficiaires ainsi que les montants octroyés à chaque entité soient rendus publics. Ils estiment que la transparence est indispensable, surtout dans un climat où la confiance entre les médias et les institutions est fragile. « Nous apprécions le principe de la subvention, mais il est essentiel que cela se fasse de manière transparente. Qui a reçu quoi et sur quels critères ? » se questionne un directeur de publication qui a souhaité garder l’anonymat.
Une attaque ciblée contre la ministre ?
Face à ces revendications, certains observateurs s’interrogent sur les véritables motivations de cette contestation. Selon les partisans de la ministre Laurence Ndong, il pourrait s’agir d’une offensive politique visant à déstabiliser une personnalité montante au sein du gouvernement et pressentie au sein du prochain gouvernement. Ils rappellent que la subvention a été maintenue, voire augmentée, contrairement aux réductions effectuées sous les précédentes administrations.
« On s’en prend à Laurence Ndong non pas pour ses actions, mais pour ce qu’elle incarne. Une femme, jeune, avec un discours incisif. Cela dérange », estime un proche conseiller du ministère. Alors que des pourparlers sont en cours concernant la composition du premier gouvernement après l’élection d’Oligui Nguema, cette controverse pourrait écorner l’image de la ministre.
Un débat plus large sur l’indépendance de la presse :
Au-delà des soupçons de favoritisme ou des rivalités politiques, cette affaire remet sur le devant de la scène la question de l’indépendance des médias et de leur modèle économique. Dans un pays où de nombreux journaux dépendent largement des subventions publiques pour subsister, cette aide financière est à la fois un soutien vital et un moyen d’influence.Le ministère a récemment fourni des éclaircissements à plusieurs patrons de médias sur les critères d’attribution. Mais nombreux expriment leur insatisfaction face à cette non publication des organes bénéficiaires et des montants octroyés.L’évolution de cette affaire montrera si nous assistons à une légitime exigence démocratique ou à un règlement de comptes sur la scène politique.
La Rédaction
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