Alors que le Cameroun se prépare pour les élections présidentielles de 2025, l’annonce de la candidature de Paul Biya, âgé de 92 ans, suscite un vif débat et met en lumière les défis auxquels est confronté le doyen des chefs d’État africains. Surnommé par certains le « dinosaure politique du continent » en raison de sa longévité exceptionnelle au pouvoir, le président Biya entame une campagne qui s’annonce comme l’une des plus ardues de sa carrière politique.
À la tête du Cameroun depuis 1982, Paul Biya a traversé des décennies de bouleversements politiques, économiques et sociaux. Sa persévérance au pouvoir est inégalée sur le continent, mais à 92 ans, des questions persistantes se posent quant à sa capacité physique et intellectuelle à diriger un pays confronté à de multiples crises, notamment la crise sécuritaire dans les régions anglophones, les défis économiques et les attentes grandissantes d’une jeunesse nombreuse.La décision de Paul Biya de briguer un nouveau mandat intervient dans un contexte politique national et international tendu. Sur le plan intérieur, l’opposition, bien que fragmentée, semble plus déterminée que jamais à présenter une alternative crédible.
Les appels à l’alternance se font de plus en plus pressants, émanant non seulement de la société civile et des partis politiques, mais aussi d’une partie de la population lassée par l’immobilisme et la corruption perçue.À l’échelle internationale, la gouvernance au Cameroun est scrutée avec attention, notamment en ce qui concerne les droits de l’homme, la liberté d’expression et la transparence électorale. La communauté internationale pourrait exercer une pression accrue pour garantir un scrutin juste et équitable.Le Parti Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), formation au pouvoir, devrait sans surprise investir Paul Biya comme son candidat. Cependant, même au sein de son propre camp, des voix commencent à s’élever, timidement pour l’instant, pour discuter de l’avenir post-Biya.
La question de sa succession, bien que tabou en public, est un sujet de conversation récurrent dans les cercles politiques.Cette élection présidentielle de 2025 sera sans aucun doute un test majeur pour Paul Biya et le Cameroun. Elle déterminera non seulement la continuité ou le changement à la tête de l’État, mais aussi la capacité du pays à embrasser une nouvelle ère de gouvernance, répondant aux aspirations d’un peuple en quête de progrès, de stabilité et de démocratie. Le « dinosaure politique » parviendra-t-il à déjouer les pronostics une fois de plus, ou l’appel au changement finira-t-il par l’emporter ? La réponse se dessinera au fil des mois à venir.
La Rédaction
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