Alors que certains s’efforcent d’honorer l’héritage de leurs aïeux, d’autres semblent l’entacher par des pratiques de prédation étatisée. C’est serait le cas de Noureddin Bongo Valentin, fils de l’ancien chef d’État, dont l’ascension fulgurante au sommet du pouvoir, sans légitimité populaire, le placerait aujourd’hui au centre d’un vaste scandale financier impliquant pas moins de 30 milliards de francs CFA.
Autrefois Coordonnateur général des Affaires présidentielles – une fonction aux contours flous et taillée sur mesure – il est désormais l’emblème d’un système de détournement organisé.Au cœur de cette affaire se trouverait un projet baptisé fallacieusement «Transport National du Gabon». Ce qui se présentait comme une initiative institutionnelle n’était en réalité qu’une façade pour dissimuler un détournement systématique des ressources publiques. L’instrument de cette machination ? Une société privée créée ad hoc : SHANAH Investissements SAS. Officiellement dédiée à soutenir la logistique nationale, SHANAH se serait avérée n’être qu’un conduit vers des comptes privés, méticuleusement alimentés.
SHANAH : un nom pieux pour une prédation Organisée?
Le nom «SHANAH», porteur de connotations religieuses, masque mal la véritable nature de l’entreprise. Dépourvue de camions, d’infrastructures visibles, ou de toute activité tangible de transport, SHANAH n’aurait laissé aucune empreinte concrète. Aucun autocar n’aurait été mis en service, aucun acheminement de biens n’aurait eu lieu. Seuls des transferts d’argent, massifs et discrets, auraient été effectués. Pendant que les enseignants gabonais revendiquaient désespérément leurs salaires impayés et que les retraités décédaient dans l’indifférence générale, des milliards transitaient vers des destinations bien plus opulentes.Chaque règlement effectué sous le couvert de ce projet étatique n’était, en réalité, qu’une manifestation de ce que certains qualifient désormais de «hold-up institutionnalisé». Et l’impunité de ce dispositif s’expliquerait en partie par le silence assourdissant des institutions de contrôle : ni la Cour des comptes, ni les organes de régulation, ni même les ministères compétents n’auraient jugé bon d’intervenir malgré les alertes.Un système, pas une anomalie?
Ce scandale n’est pas un incident fortuit, ni une simple anomalie. Il représenterait un véritable paradigme, un système bien huilé où le silence équivaut à une collusion et où la République est transformée en un compte débiteur personnel. SHANAH n’est qu’un maillon d’une chaîne plus vaste : celle d’une gouvernance confisquée où le bien commun est devenu une affaire familiale. Alors que la population gabonaise tente de maintenir sa dignité face aux difficultés, certains amassent privilèges et fortunes colossales. Dans ce système, Noureddin Bongo Valentin n’était pas un simple observateur ; il en était le visage apparent et le bénéficiaire actif, affirment plusieurs sources proches du dossier.
L’Heure des questions et des comptes:
Aujourd’hui, les interrogations se multiplient et l’omerta ne suffit plus. Le peuple gabonais réclame des réponses et une justice inébranlable :Où sont passés les 30 milliards de francs CFA ?Quel service public a réellement été rendu en échange de ces fonds ?Qui a paraphé, qui a approuvé, qui a protégé ce stratagème ?Pourquoi personne n’a-t-il donné l’alerte malgré l’ampleur des sommes en jeu ?Quand les responsables devront-ils enfin répondre de leurs actes devant la justice ?L’ère du déni est révolue.
Le Gabon ne peut rebâtir son avenir sur les décombres de la malversation et de la tromperie. Pour Noureddin Bongo Valentin, l’exil ne pourra durablement masquer ses responsabilités. Le stratagème SHANAH a été conçu pour occulter la vérité, mais l’heure du verdict a sonné. Cette fois, «le rideau tombera au tribunal».


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