L’administration gabonaise est régie par des textes clairs et précis, notamment en ce qui concerne les nominations aux hautes fonctions de l’État. Pourtant, un cas d’usurpation de titre vient jeter le discrédit sur le respect de ces textes fondamentaux. En effet, un compatriote, très connu des médias, encore officiellement Conseiller en Communication (CCOM) au ministère de l’Agriculture, s’est exprimé sur les antennes de la télévision nationale avec le titre de Conseiller en communication du ministère des Transports et de la Marine marchande, une fonction qu’il ne détient aucunement jusqu’à preuve de contraire.
Cette situation, qui n’a pas manqué de faire réagir les observateurs avisés, met en lumière une défaillance inquiétante dans le respect des procédures administratives. Marlyse NGUEMA, Conseiller en Communication du ministre des Transports, qui jouit d’une reconnaissance légale car nommé par décret, semble mise plus que jamais de côté. Il s’agit pourtant là d’un acte grave de violation des textes régissant les nominations et les attributions des postes au sein de l’administration publique.
Un décret de nomination vidé de sa substance ?
L’acte en question pose une question centrale : à quoi sert donc un décret de nomination si ce dernier peut être ignoré au mépris des règles établies ? Un décret confère un mandat officiel, des prérogatives claires et une légitimité incontestable à son détenteur. En l’absence d’un nouveau décret pris en Conseil des ministres, toute tentative d’éviction ou de remplacement relève de l’illégalité pure et simple.Tant que le décret de nomination de Marlyse NGUEMA en tant que CCOM des Transports est en vigueur, aucun individu ne peut prétendre à cette fonction sans un nouvel acte officiel du gouvernement. Le fait que ce compatriote ait pris la parole au nom du ministre des Transports sans en avoir la légitimité administrative est une entorse grave aux principes de bonne gouvernance et d’éthique administrative.
Une chaîne de responsabilité qui doit être interrogée:
Cet acte soulève également des interrogations sur la chaîne de validation de cette imposture. Le Secrétariat Général du Gouvernement (SGG), garant de l’application stricte des décrets de nomination, n’a pas fait son travail en veillant à l’exécution des textes en vigueur. Ce laxisme administratif ouvre la porte à une anarchie institutionnelle où les nominations perdent leur valeur juridique.Le Directeur de Cabinet du ministère des Transports, quant à lui, doit expliquer sur quelle base il a pu mandater cet personne pour aller lire un communiqué officiel. En l’absence d’un Conseil des ministres validant un nouveau titulaire au poste de CCOM des Transports, une telle décision est non seulement infondée, mais elle pourrait également constituer une faute professionnelle grave.
Un précédent dangereux qui ne doit pas se répéter:
Ce cas d’usurpation met en exergue un dysfonctionnement profond dans l’application des règles administratives et le non suivi du SG dudit ministère. Il est impératif que de tels agissements soient dénoncés et que des sanctions exemplaires soient prises à l’encontre des responsables de cette situation. L’administration publique ne peut se permettre d’être un espace où l’on s’attribue des titres en dehors des procédures officielles.La crédibilité des institutions repose sur le respect strict des textes en vigueur. Tout manquement à ces principes constitue une atteinte au bon fonctionnement de l’État et à la confiance des citoyens dans les structures administratives. Il est donc urgent que les autorités compétentes prennent leurs responsabilités afin que ce type de dérive ne se reproduise plus.


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