Alors que le gouvernement, sous la houlette du Président Brice Clotaire Oligui Nguema, imprime une nouvelle dynamique fondée sur la souveraineté économique, la transformation locale des matières premières devient un axe prioritaire. Dans ce contexte, le projet d’exploitation du fer de Milingui, porté par Havilah Mining Gabon (HMG), filiale du sud-africain Havilah Consolidated Resources (HCR), s’inscrit comme un exemple concret de coopération Sud-Sud efficace et responsable. À l’occasion d’un entretien exclusif accordé à www.gabonreview.com le 27 juin 2025, le Pr. Baojin Zhao, Président du Conseil d’administration de HMG, est revenu en détail sur les avancées, les ambitions et les enjeux du projet.
Une vision panafricaine au service du Gabon:
Implantée depuis 2018 dans la province de la Nyanga sur le permis G5-694, HMG s’est donnée pour mission d’exploiter le gisement de fer de Milingui en cohérence avec les nouvelles orientations économiques gabonaises. « Le projet fer de Milingui fait l’objet de travaux depuis près de six ans. Dès la première obtention du permis de recherche, nous avons travaillé intensément dans l’intention d’amener rapidement le projet en phase d’exploitation », a précisé le Prof. Baojin ZHAO.Ce partenariat Sud-Sud, fondé sur une approche africaine du développement, entend participer activement à la valorisation des ressources nationales. « Nous pensons que les ressources naturelles ne devraient pas être exportées chaque fois de façon brute. Un minimum de transformation locale est nécessaire parce que cela donne non seulement une plus-value aux minerais, mais permet également de créer beaucoup d’emplois », a-t-il insisté.

Des études environnementales validées pour un projet durable:
Avant toute exploitation, HMG a dû satisfaire à des exigences environnementales strictes. L’entreprise a ainsi mené, pendant 19 mois, une étude d’impact environnemental et social (EIES) rigoureuse, associant plusieurs cabinets gabonais. « Ce fut un arsenal de recherches que nous devions effectuer dans le respect des recommandations du Comité d’Évaluation. Ces études portaient sur la biodiversité, le sol, les eaux, l’air, avec des consultations publiques et une cartographie participative qui nous ont permis de recenser les besoins des communautés », a indiqué le Pr. Baojin Zhao.Les conclusions, compilées dans un document de plus de 1000 pages, ont été validées par un comité interministériel regroupant les ministères de l’Environnement, des Mines, des Forêts, l’ANPN et d’autres structures techniques. Résultat : deux autorisations ont été délivrées dont un arrêté ministériel le 24 novembre 2024 pour l’exploitation au titre d’installation classée, et une décision d’approbation de la notice d’impact le 27 mai 2025.Par ailleurs, HMG a signé en juillet 2024 un contrat de gestion concertée avec l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN). Ce partenariat prévoit un appui financier et technique, notamment dans les campagnes de lutte contre le braconnage dans la zone. « À ce jour, il existe une bonne synergie sur le terrain entre Havilah Mining Gabon et l’ANPN, surtout dans les initiatives de sensibilisation des populations », s’est félicité le PCA.

Une industrialisation locale ambitieuse:
HMG ne s’arrête pas à l’extraction du minerai. L’entreprise prévoit de lancer une unité de fonte locale utilisant une technologie propre reposant sur la biomasse. « Faire une transformation locale est un sujet approprié pour nous depuis toujours. C’est pourquoi nous pensons mettre en place une première transformation en fonte brute. Cette usine produira de la fonte neutre en carbone et pourra créer près de 300 emplois directs et 2 000 emplois indirects supplémentaires », a révélé le Pr. Baojin Zhao.Ce projet nécessitera environ 10 000 hectares de plantations forestières ou agricoles, destinées à alimenter le four en charbon végétal. Un véritable cercle vertueux, combinant développement industriel et transition écologique.
Retombées économiques et emplois à la clé:
La phase 1 du projet prévoit une production de 2 à 4 millions de tonnes/an, avec un potentiel de montée à 7 millions à moyen terme. Les recettes fiscales attendues sont estimées à 183 millions de dollars US, rien que pour cette première étape. « En termes d’emplois, nous prévoyons 520 emplois directs et 1 100 indirects, soit près de 1 600 emplois dans la phase 1 », a confirmé le Président du Conseil d’administration de HMG.Pour la province de la Nyanga, souvent en marge des grands projets nationaux, l’impact sera immédiat. « Ce projet est porteur d’espoir. Il contribuera à améliorer le tissu économique de la Nyanga et à résorber le chômage localement », a-t-il ajouté.
Une attente : le permis d’exploitation:
Si toutes les autorisations environnementales ont été obtenues, HMG attend encore la délivrance du permis d’exploitation, condition sine qua non pour engager la phase industrielle. En attendant, les travaux préparatoires ont démarré, notamment, la réouverture des routes d’accès sur 40 km, les terrassements, et l’importation de matériel nécessaire. « Nous avons sécurisé les capitaux nécessaires, signé les contrats commerciaux et les équipements sont prêts à être déployés. Il nous faut désormais les facilitations administratives pour entrer dans la phase active », a plaidé le président du conseil d’administration de HMG.En tant qu’entreprise citoyenne, Havilah Mining Gabon ne ménagera aucun effort pour contribuer à la mise en place des nouvelles orientations économiques du Gabon prônées par le chef de l’État. Elle se donne les trois prochaines années pour lancer la transformation locale du fer de Milingui.


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