Alors que le Gabon s’apprête à vivre des élections législatives et locales cruciales, un débat de plus en plus vif agite la scène politique. Au cœur de la controverse : la stratégie de campagne des candidats du Parti Démocratique Gabonais (PDG), l’ancien parti au pouvoir, qui se présentent ouvertement comme des « alliés » de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), et surtout du Chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema. Il s’agirait d’une alliance de fait, bien que non officialisée par un accord électoral formel.
L’UDB a été présenté comme un parti de rupture, axé sur l’inclusivité, le développement et la « félicité » du peuple gabonais. Il a attiré de nombreux ralliements, y compris d’anciens cadres du régime déchu, mais aussi des figures de l’ancienne opposition. L’ambition de l’UDB est claire : devenir la nouvelle force dominante du pays et s’assurer une majorité parlementaire lors des prochaines élections.Pour le Parti Démocratique Gabonais, qui a gouverné le Gabon sans discontinuer depuis 1968, la situation est délicate. Discrédité par le coup d’État et perçu comme le symbole de l’ancien système, le PDG cherche à se réinventer et à survivre politiquement.
Plutôt que d’affronter de front le pouvoir en place, la direction du parti semble avoir opté pour une stratégie d’alignement, voire de soumission.C’est dans ce contexte que de nombreux candidats PDG affichent leur soutien au président Oligui Nguema. En cette période de pré campagne , ils se déclarent « alliés » du Chef de l’État, cherchant à capter le capital de sympathie et la légitimité du Président de la République auprès des Gabonais.
Un affichage « trompeur » ?
Cette tactique n’est pas sans soulever de critiques. Les opposants et les observateurs de la société civile dénoncent une « confusion des genres » et une « propagande déguisée ». Pour eux, cette stratégie permettrait au PDG de bénéficier de l’aura du pouvoir en place sans avoir à passer par un accord formel, qui obligerait les deux partis à dévoiler la nature exacte de leur collaboration.L’Union Démocratique des Bâtisseurs a pour sa part nié tout accord officiel avec le PDG, insistant sur le fait que le parti du président est ouvert à toutes les bonnes volontés. Cependant, la convergence des messages et la présence de nombreux anciens responsables PDG au sein de l’UDB alimentent les soupçons.
Les résultats des élections législatives et locales de septembre 2025 seront donc révélateurs de la nouvelle dynamique politique du Gabon. Ils indiqueront si l’UDB est parvenue à s’imposer comme la force politique dominante ou si le PDG, en s’appuyant sur son ancien réseau et sur un soutien tacite du pouvoir, est parvenu à se maintenir comme un acteur incontournable de la scène politique gabonaise. Le Gabon de la cinquième République cherche encore sa voie, et le vote des Gabonais sera déterminant pour l’avenir de la démocratie dans le pays.
La Rédaction


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