C’est une immense vague de fierté qui traverse le Gabon et l’ensemble des communautés Ekang d’Afrique Centrale. Le Mvet, cet art ancestral de la parole, vient d’être officiellement inscrit sur la prestigieuse Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.Cette reconnaissance mondiale est le couronnement d’un long processus et une célébration de la richesse culturelle de la région.
Le Mvet, pratiqué par les peuples Ekang (Fang, Eton, Bulu, etc.) présents au Gabon, au Cameroun, en Guinée Équatoriale et au Congo-Brazzaville, est bien plus qu’une simple performance artistique. C’est une véritable mémoire vivante, un pilier fondamental de l’identité Ekang.Le Mvet est un art total mêlant chant épique, musique jouée sur l’instrument éponyme (une harpe-cithare sur tube) et une déclamation théâtrale. Ses conteurs, les Mvet-Ngôl, sont des maîtres de la rhétorique, des philosophes et des historiens qui transmettent, souvent au cours de veillées nocturnes, les mythes fondateurs, les généalogies et la sagesse populaire de leur peuple. Il sert de vecteur philosophique et d’éducation morale, assurant la cohésion sociale et la transmission des savoirs de génération en génération. »Cette inscription n’est pas seulement une victoire pour le Gabon, mais pour l’âme de l’Afrique Centrale. Elle honore les ‘gardiens’ de cette tradition – artistes, sages, et familles – qui ont maintenu cette flamme allumée, » a commenté un observateur culturel local.
Le gouvernement gabonais, qui a mené le dossier en étroite collaboration avec les autres pays Ekang, voit dans cette inscription un engagement à redoubler d’efforts pour la sauvegarde et la promotion de cet héritage inestimable. C’est un appel à valoriser les conteurs contemporains et à intégrer le Mvet dans les programmes éducatifs pour garantir sa pérennité face aux mutations du monde moderne.


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