Le paysage politique gabonais est en pleine mutation. L’Assemblée nationale a adopté, le lundi 17 juin 2025, deux projets de loi cruciaux visant à réformer en profondeur le système politique du pays, dans la lignée des changements initiés depuis le 30 août 2023. Ces textes portent sur la réforme des partis politiques et la répartition des sièges de députés et de sénateurs à travers le territoire.
Des exigences accrues pour la Création et le Maintien des Partis:
La disposition la plus notable de cette nouvelle législation est l’obligation, pour tout parti politique, qu’il soit en cours de création ou déjà existant, de justifier d’au moins 12 000 adhérents munis de leur Numéro d’Identification Personnel (NIP). Sans cette preuve d’adhésion, un parti perdra automatiquement son statut juridique.Ces projets de loi ont été minutieusement examinés par la Commission des Lois, des Affaires administratives et des Droits de l’homme de l’Assemblée nationale.
François Ndong Obiang, ministre de la Réforme, et Hermann Immongault, ministre de l’Intérieur, ont été auditionnés en tant que coordinateurs des comités ayant élaboré les avant-projets.L’objectif de cette réforme est clair : renforcer l’encadrement légal de la vie politique, structurer davantage les formations existantes et rationaliser le processus de création de nouveaux partis.
Vers plus de Transparence et de Responsabilité:
Au-delà de l’exigence des 12 000 adhérents avec NIP, la loi introduit d’autres mesures significatives :-Radiation automatique des partis qui ne participent pas à deux élections consécutives de même nature.-Possibilité pour l’État de suspendre temporairement un parti politique en cas de manquement grave à ses obligations statutaires ou de trouble à l’ordre public.-Obligation pour chaque formation de disposer d’un siège social, d’un compte bancaire actif, d’organiser des congrès réguliers et de maintenir en activité ses structures statutaires internes.-Renforcement de la transparence financière avec un contrôle rigoureux des financements publics et privés, ainsi qu’une obligation de reddition de comptes devant la Cour des comptes.
Votée avec 59 voix pour, 7 contre et 3 abstentions, cette loi marque une étape décisive dans la modernisation de l’environnement politique gabonais. Elle est le fruit des travaux d’un comité mis en place par décret présidentiel en mai dernier, dont la mission était d’adapter le cadre juridique aux exigences de gouvernance actuelles.
La Rédaction
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