L’Iboga (Tabernanthe iboga), ressource emblématique du patrimoine naturel et culturel gabonais, est au cœur d’un effort national pour une gestion plus durable et équitable. Depuis 2019, son exportation est soumise à une réglementation spécifique, matérialisée par l’Arrêté N° 001/MFEPC/CAB-M du 04/02/2019 , qui en suspend l’exportation à titre conservatoire.Cette mesure, prise suite aux alertes de l’ONG Blessings Of The Forest (BOTF-GABON) , marque une reconnaissance de la nécessité de préserver la ressource et de respecter les communautés qui en sont les détentrices traditionnelles .
Toutefois, malgré cette avancée , des défis majeurs persistent. Des efforts considérables sont encore nécessaires pour renforcer les dispositifs de contrôle, de traçabilité et de conservation de l’Iboga. À cet égard, le travail de l’ANPN (Agence Nationale des Parcs Nationaux du Gabon) est salué pour son action qui s’inscrit dans la mise en œuvre effective du Protocole de Nagoya relatif à l’accès aux ressources génétiques et au partage juste et équitable des avantages.Il est désormais essentiel qu’un décret vienne compléter et consolider l’arsenal réglementaire existant. Cette démarche donnerait au cadre juridique une portée normative plus forte et garantirait une gouvernance durable des ressources génétiques nationales.
Un autre enjeu crucial réside dans la protection des droits de propriété intellectuelle collectifs associés aux savoirs et connaissances traditionnels relatifs à l’Iboga. Le respect de ces droits est une exigence morale, juridique et économique pour le Gabon et la communauté internationale.BOTF-GABON poursuit son plaidoyer auprès des autorités pour que les détenteurs de ces savoirs se voient effectivement reconnaître leurs droits et bénéficient des retombées légitimes issues de l’utilisation de leurs connaissances. Il en va de la souveraineté culturelle et de la justice écologique.
La Rédaction


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