Un frisson parcourt le Gabon. Depuis des années, des drames insoutenables déchirent notre société, laissant derrière eux un sillage de douleur et de désespoir. Des crimes rituels d’une barbarie inimaginable, des enfants qui s’évaporent sans laisser de traces, des violences sexuelles qui brisent des vies. Chaque affaire, chaque disparition, est une blessure ouverte pour les familles et une cicatrice dans le cÅ“ur de la nation.Qui pourrait oublier la tragédie de Rinaldi, de Michaella ? Et comment ignorer le viol abject de la petite Ludivina, 10 ans à peine ?
Ces noms, ces visages, sont gravés dans nos mémoires, non pas comme de simples faits divers, mais comme des symboles d’une impuissance insupportable. Ils ont alimenté une peur profonde, un sentiment d’insécurité qui ronge notre quotidien. Mais aujourd’hui, cette peur se transforme en une clameur.C’est cette clameur que nous avons entendue résonner lors du Dialogue National Inclusif d’avril 2024.
Une clameur de citoyens qui, le cÅ“ur lourd et la voix forte, ont dit « ça suffit ! » . «Nous ne voulons plus de cette impunité qui ronge notre pays comme un cancer. Nous exigeons la justice, nous réclamons la vérité pour ces innocents et leurs familles.Cette volonté inébranlable se traduit par des propositions concrètes : la création de juridictions spécialisées, pour que ces crimes ne soient plus jamais dilués dans la masse ; des enquêtes indépendantes, pour que la vérité puisse éclater au grand jour, sans entraves. Nous demandons des moyens à la hauteur de l’horreur, pour traquer ces réseaux criminels qui agissent dans l’ombre et la complicité.»
Mais la justice seule ne suffira pas à guérir les blessures. Il est temps de briser le silence, de faire tomber les tabous qui étouffent la parole et protègent les agresseurs. Il est temps de parler de la pédophilie, de déconstruire les croyances dangereuses qui permettent à ces violences d’exister. Protéger nos enfants et les plus vulnérables, c’est aussi leur offrir une société où ils peuvent grandir sans peur, où leur intégrité est sacrée. C’est en faisant face à ces réalités, aussi douloureuses soient-elles, que nous pourrons, ensemble, bâtir un Gabon plus juste, plus sûr, et réellement protecteur pour tous.
OLAGHE Suzanne Nanette, Journaliste


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