L’acteur et humoriste ivoirien emblématique, Gohou Michel, a lancé un appel vibrant et empreint de sagesse à la nouvelle garde de la musique urbaine, notamment aux rappeurs Didi B, Suspect 95, et Himra, au cœur d’une série de « Diss Tracks » et de « clashs » qui animent l’actualité. S’exprimant avec l’autorité d’un aîné respecté, Gohou dénonce la dérive de ces joutes verbales qui, selon lui, font perdre à l’art sa « lumière » et sa « noblesse ».
« Le mot ‘Diss Track’ vient du mot ‘Distraction’, » rappelle Gohou Michel, exhortant les artistes à ne pas laisser cette distraction devenir leur « direction ».L’artiste souligne le pouvoir immense des mots, capables de « guérir ou de tuer », rappelant que « le paradis et l’enfer se trouvent en dessous de la langue ». Il reconnaît le talent et le brio des jeunes musiciens, mais critique fermement le tour que prennent leurs affrontements. Il déplore que leurs chansons « blessent des femmes », « humilient des familles » et « salissent », transformant l’art en une « arme contre l’homme ».Faisant un parallèle avec sa propre carrière, où le respect a toujours primé sur la taquinerie, même avec des complices comme Digbeu Cravate, Gohou met en garde contre l’éphémère du buzz.
Il appelle les artistes à réfléchir à l’héritage qu’ils construisent : « Dans dix ans, vous écouterez ce que vous faites aujourd’hui… Et quand vous vous regarderez dans le miroir de la vie, vous verrez les traces laissées par vos paroles. »Pour le doyen de la scène ivoirienne, l’artiste se doit de « semer des valeurs, de la fierté, de l’amour. » Il conclut par une exhortation à la grandeur : « La musique est un don. Ne la transformez pas en poison. » L’appel est clair : les artistes sont les modèles d’une génération. Ils ne doivent pas laisser l’orgueil ou la distraction voler leur destinée, car au final, « ce ne sont pas les clashs qu’on retiendra, mais ce que vous aurez construit de beau, de vrai et de grand. »
POUBA


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