L’affaire des « biens mal acquis » (BMA) continue de défrayer la chronique et de soulever une vague d’indignation au Gabon. Alors que la justice française a saisi un patrimoine immobilier colossal appartenant à la famille de l’ancien président Omar Bongo Ondimba, et évalué à plusieurs dizaines de milliards de FCFA – le chiffre de 45 milliards de FCFA (environ 68 millions d’euros) étant souvent cité, bien que d’autres estimations l’élèvent même à plus de 100 milliards de FCFA –, le peuple gabonais intensifie ses appels à la restitution de ces fonds et propriétés.
Un Statut de Victime Paradoxal:
La Cour d’appel de Paris a certes reconnu l’État gabonais comme partie civile dans le dossier, une décision qui pourrait théoriquement ouvrir la voie à une restitution. Cependant, cette reconnaissance est perçue comme paradoxale par certains acteurs, compte tenu des tentatives passées du même État de bloquer l’enquête française. Pour la société civile, le véritable enjeu n’est pas la propriété légale mais le bénéfice direct pour la population spoliée.Application de la Loi Française:Le Parlement français a voté en 2021 un dispositif prévoyant la restitution des avoirs saisis dans les affaires de BMA aux populations des pays concernés.
C’est sur la base de cette loi que les Gabonais, militants et citoyens, exigent que ces biens – qui comprennent notamment des villas luxueuses et des appartements à Paris et sur la Côte d’Azur – soient effectivement et concrètement réaffectés au développement du pays (éducation, santé, infrastructures) et non simplement réintégrés dans les budgets nationaux sans réelle transparence ni impact visible.La restitution des 45 milliards de FCFA ou plus est vue comme un symbole fort de la lutte contre la corruption et une réparation due à des décennies de détournements de fonds publics.
La Rédaction


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