Le Collectif des Féministes du Gabon a annoncé ce jour le dépôt d’une plainte officielle auprès du Procureur de la République contre l’artiste musicien Eboloko. Cette action fait suite à la publication d’un clip musical qui aurait, selon le Collectif, utilisé la fausse dénonciation de violences conjugales comme stratégie de communication, et détourné la thématique des violences faites aux femmes à des fins promotionnelles et commerciales.
Le Collectif des Féministes dénonce une « violation flagrante de l’article 23 de la loi 006/2021 du 6 septembre 2021 portant élimination des violences faites aux femmes », loi qui interdit « toute représentation dévalorisante, dégradante ou banalisant la violence à l’encontre des femmes. »L’urgence de protéger les victimes dans un contexte de violences accrues:Ce communiqué intervient dans un pays où, selon le Collectif, 89,9% des femmes déclarent avoir subi des violences. Les signataires affirment que la souffrance des victimes est en train d’être « transformée en divertissement, en buzz, ou en outil commercial ».Le Collectif a également saisi le Ministère de la Femme pour exiger que l’État, en vertu de son obligation de protection, assure la régulation des contenus qui portent atteinte à la dignité des femmes.« La violence n’est pas du marketing. La parole des victimes n’est pas un spectacle. Nous ne nous tairons plus. »
Parmi les signataires de ce communiqué figurent des personnalités de la société civile, dont Esdras EDOU-EYENE, Représentant pays du REJEFEMAC au Gabon, Malvyna Leslie NYANZE « La P’tite Dame », blogueuse opinion, Theresia Alida EYA, ingénieure financier, ainsi qu’une survivante, Claude Darlène MEDZO, et la Ligue gabonaise féministe (LIGAF).Cette initiative marque une étape significative dans la lutte contre l’impunité et l’instrumentalisation des violences faites aux femmes dans l’espace public et médiatique gabonais. Elle met en lumière l’importance de la Loi 006/2021 comme outil juridique de protection.


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