La session criminelle spéciale, inédite au Gabon, s’est achevée sur le sentiment d’une « mission accomplie dans des conditions techniques satisfaisantes », selon le Procureur général Eddy Minang. Cette session est qualifiée d’historique à un double titre : la comparution pour la première fois d’anciennes figures du pouvoir, dont une ancienne Première dame et le fils d’un ancien président, et la diffusion en direct des audiences sur la télévision nationale.
Eddy Minang souligne que cette transparence a offert aux citoyens un « accès direct et pédagogique au fonctionnement de l’institution judiciaire », leur permettant de comprendre comment la justice est rendue « au nom du peuple gabonais », en particulier pour les affaires de crime organisé et de délinquance financière. 19 dossiers au total ont été traités durant cette période.Contre la « justice des vainqueurs » : le droit positif pour seule boussole:Face aux critiques évoquant une possible « justice des vainqueurs » ou un procès politique, le chef du Ministère public est catégorique. Il insiste sur le fait que l’unique boussole des magistrats a été le « droit positif : le Code pénal et le Code de procédure pénale ». L’accusation a été soutenue « sur la base des éléments recueillis, sans autre considération ».
Selon M. Minang, l’indépendance et l’équité du processus sont attestées par les faits. Il cite l’exemple d’un dossier « purement et simplement renvoyé » et d’un autre ayant fait l’objet d’une disjonction de procédure. « Cela démontre que le système a fonctionné avec ses propres contrôles et garanties », affirme-t-il, concluant que les peines prononcées l’ont été « conformément à la loi ».Le Procureur général a par ailleurs annoncé l’élargissement imminent des procédures à d’autres personnalités citées lors des débats, signalant que l’action judiciaire est loin d’être terminée.


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