OYEM, Gabon –
Cinq ans après la disparition déchirante du petit Rinaldi Abagha Ngoua, la justice a rendu son verdict à Oyem, dans une atmosphère empreinte de tension et d’amertume. La Cour d’appel judiciaire a lourdement condamné les principaux accusés dans cette affaire d’enlèvement, mais malgré ces peines, le mystère entourant le sort de l’enfant demeure entier.Après près de 24 heures d’audiences intenses s’étalant sur les 30 et 31 juillet 2025, la justice a rendu son verdict dans l’affaire de l’enlèvement du petit Rinaldi. Lewis Bekui Ebang (l’oncle de l’enfant), Laurent Asseko et Rodrigue Allogo Assoumou ont été reconnus coupables d’enlèvement et de séquestration. Cependant, pour Ida Maïcha Mete Abagha, la mère de Rinaldi, ce procès tant attendu n’a pas apporté les éclaircissements espérés ni la vérité qu’elle réclame inlassablement.
Le mutisme glaçant des accusés face à la douleur d’une mère:
Le comportement de deux des principaux accusés a particulièrement marqué l’audience. Lewis Bekui Ebang et Laurent Asseko ont choisi de garder un silence obstiné face aux magistrats et aux jurés, refusant d’admettre les faits ou de fournir la moindre justification. Ce mutisme a été perçu par la mère de l’enfant disparu comme un affront supplémentaire à sa douleur et un obstacle à la découverte de la vérité.Seul Rodrigue Allogo Assoumou a finalement brisé le silence. Il a confirmé sa participation à l’enlèvement, révélant que l’enfant avait été transféré vers la Guinée équatoriale, à destination d’un individu mystérieux nommé « Alejandro ». Ce témoignage troublant a été corroboré par Morelle Avezo’o, un témoin clé dans cette affaire, mais n’a pas permis de localiser Rinaldi.
La justice rend son verdict, le cœur d’une mère reste brisé:
La Cour a condamné Lewis Bekui Ebang et Laurent Asseko à 20 ans de réclusion criminelle, assortie d’une amende de 10 millions de FCFA chacun. Rodrigue Allogo Assoumou, pour sa collaboration partielle, a écopé de 10 ans de prison et devra verser 500 000 FCFA d’amende.Mais pour Ida Maïcha Mete Abagha, aucune peine ne pourra combler le vide laissé par l’absence de son fils ni réparer l’injustice d’un mystère non résolu. « Je ne veux pas d’argent. Je veux savoir où est mon enfant », a-t-elle déclaré, la voix brisée par l’épuisement et l’indignation. À ce jour, personne ne sait ce qu’est devenu le petit Rinaldi. Des rumeurs persistantes suggèrent qu’il aurait été remis à une figure influente en Guinée équatoriale, mais aucune preuve concrète n’est venue étayer cette hypothèse.
La quête de vérité continue:
Si la justice a rendu son verdict, l’affaire Rinaldi demeure, dans l’esprit de beaucoup, une tragédie inachevée. Une sentence a été prononcée, mais ni la vérité sur le sort de l’enfant, ni son corps, ni aucune certitude n’ont été apportés. La mère de Rinaldi pourrait encore faire appel, espérant que l’enquête se poursuive et que la lumière soit enfin faite sur la disparition de son fils. Au fond, ce qu’elle réclame n’est pas seulement la condamnation des coupables, mais avant tout, la vérité.Pour l’heure, cette vérité reste enfouie, dissimulée derrière le silence complice des condamnés. La quête de savoir ce qui est arrivé à Rinaldi est loin d’être terminée pour sa famille.


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