Alors que le Gabon s’apprête à entamer une nouvelle année scolaire, les chiffres alarmants publiés par le Secrétariat d’Orientation Scolaire, Universitaire et Professionnelle (SOSUP) mettent en lumière une crise structurelle de l’éducation nationale. Avec seulement 811 établissements scolaires publics pour 1474 établissements privés, le pays est confronté à un déséquilibre flagrant qui impacte directement la capacité d’accueil des élèves.Ces données, qui totalisent 2285 établissements d’enseignement primaire et secondaire sur l’ensemble du territoire, révèlent une dépendance croissante du système éducatif gabonais vis-à-vis du secteur privé.
Une situation d’autant plus préoccupante que l’État, en dépit de ses efforts, peine à offrir une place à tous les élèves. La réalité du terrain est d’une préoccupation implacable : des milliers d’élèves se retrouvent sans affectation dans le public, obligeant leurs familles à se tourner vers les établissements privés.Un choix contraint pour les familles:Le cas des 1959 élèves récemment orientés et dont la prise en charge est laissée aux parents est un exemple criant de cette problématique. Après des années de scolarité dans le public, ces jeunes se voient contraints de s’inscrire dans le privé, engendrant des coûts financiers considérables pour leurs familles. Si le droit à l’éducation est un principe fondamental, sa mise en œuvre au Gabon est de plus en plus conditionnée par les moyens économiques des ménages.Le SOSUP, qui a pour mission d’orienter les élèves, se retrouve face à une équation difficile à résoudre.
Il doit concilier le nombre de sortants du système scolaire avec le nombre de places disponibles, notamment dans le public, qui reste le choix privilégié pour la majorité des familles en raison de sa gratuité. Or, la réalité est que les infrastructures publiques, déjà insuffisantes, peinent à absorber le flux croissant d’élèves.Des solutions urgentes s’imposent:Cette situation soulève des questions cruciales sur l’avenir du système éducatif gabonais. Si le secteur privé joue un rôle essentiel, il ne peut à lui seul combler les lacunes d’un État qui se doit d’assurer une éducation de qualité et accessible à tous. La crise de la capacité d’accueil n’est pas seulement une affaire de chiffres ; elle est une menace pour l’égalité des chances et la démocratisation de l’éducation.Pour y faire face, des mesures urgentes sont nécessaires. Le gouvernement doit investir massivement dans la construction de nouvelles infrastructures scolaires, la réhabilitation des établissements existants et le recrutement de personnels qualifiés.
Parallèlement, une réflexion sur le financement du secteur éducatif s’impose, afin de trouver des solutions durables pour soutenir à la fois le public et le privé, tout en allégeant le fardeau financier des parents.Les données du SOSUP ne sont pas de simples statistiques ; elles sont le reflet d’une préoccupation majeure qui touche au cœur de la société gabonaise. L’éducation est le fondement du développement d’une nation, et le Gabon se doit de relever ce défi pour garantir un avenir meilleur à sa jeunesse.
La Rédaction


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