À chaque fois ou presque, le même refrain. Les syndicats d’enseignants battent le pavé, brandissant des revendications qui semblent figées dans le temps. Pourtant, du côté du ministère, on affiche un certain agacement : les investissements sont massifs et le dialogue n’a jamais cessé. Entre malaise profond et soupçons d’instrumentalisation politique, l’école gabonaise cherche son équilibre.Salaires, effectifs par classe, manque de moyens humains : le catalogue des griefs syndicaux n’a pas varié d’un iota en une décennie.
Pour les organisations représentatives, le constat est sans appel : l’école « craque » et l’attractivité du métier est au plus bas.Pourtant, cette posture interroge une partie de l’opinion publique. Si le malaise est réel, la répétition mécanique des mêmes slogans finit par occulter les avancées réelles obtenues ces dernières années.Des grèves instrumentalisées ?L’interrogation demeure : pourquoi le climat social reste-t-il aussi inflammable malgré ces mesures ? Pour certains observateurs de la vie publique gabonaise, le syndicalisme enseignant dépasse parfois le simple cadre corporatiste.« Il y a une culture de la contestation très ancrée. Parfois, même quand des solutions concrètes sont apportées, de nouveaux points de blocage surgissent, donnant l’impression d’une volonté de maintenir une pression politique constante sur le gouvernement », analyse un expert en politiques publiques à Libreville.
Le gouvernement, de son côté, déplore des mouvements d’humeur qui pénalisent avant tout les élèves, alors que le budget alloué à l’Éducation nationale est en constante augmentation.Le véritable nœud du problème au Gabon ne serait pas seulement financier, mais structurel. Les enseignants réclament une visibilité à long terme sur leur carrière, là où l’État répond souvent par des mesures d’urgence.Pour sortir de ce cycle de grèves à répétition, l’exécutif gabonais tente de proposer un contrat de confiance. Mais pour que les craies ne cessent plus de crisser sur les tableaux, il faudra sans doute plus que des promesses : une exécution rigoureuse des engagements pris lors des assises de l’éducation.
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