Le Gabon fait face à un défi économique de taille : les exonérations fiscales massives et souvent mal encadrées ont privé le Trésor public d’un montant colossal de 1 000 milliards de FCFA (environ 1,6 milliard de dollars USD) sur les trois dernières années. Ce manque à gagner significatif représente une somme équivalente à près de 10% du PIB du pays, soulevant de sérieuses interrogations sur l’efficacité de la politique fiscale et ses conséquences sur le développement national.
Ces chiffres alarmants, bien que non officiellement confirmés par le gouvernement au moment de la publication, circulent dans les milieux économiques et les rapports d’organisations internationales, mettant en lumière une hémorragie financière qui affaiblit considérablement les capacités d’investissement de l’État. Les secteurs les plus concernés par ces exonérations incluent, entre autres, l’exploitation forestière, les projets miniers, certains investissements dans le secteur pétrolier, et diverses importations, souvent justifiées par des incitations à l’investissement ou des accords spécifiques.
Un cadre juridique laxiste et des abus ?
La problématique ne réside pas tant dans le principe des exonérations fiscales, qui peuvent être un levier pour attirer les investissements et stimuler certains secteurs économiques, mais plutôt dans l’absence d’un cadre juridique rigoureux et transparent pour leur attribution et leur suivi. Des critiques s’élèvent, dénonçant un système propice aux abus, au favoritisme et, potentiellement, à la corruption. »Il est impératif de revoir de fond en comble notre politique d’exonérations fiscales », affirme un économiste local sous couvert d’anonymat. « Certaines de ces exonérations ne bénéficient pas réellement à l’économie nationale et ne créent pas suffisamment d’emplois. Elles représentent plutôt un transfert de richesse du public vers le privé, sans réelle contrepartie pour le développement du pays. »
Le gouvernement qui s’est engagé dans une voie de « refondation » de l’État, est désormais face à un défi majeur : celui de restaurer la confiance des citoyens dans la gestion des finances publiques et de s’assurer que les richesses du pays profitent à tous les Gabonais, et non à une minorité privilégiée. La mise en œuvre de réformes audacieuses en matière de politique fiscale sera un indicateur clé de cette volonté de changement.
La Rédaction


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