Le quartier situé en arrière de l’Assemblée Nationale, Plaine Orety, a récemment été l’épicentre d’une vaste campagne de déguerpissement orchestrée par les autorités gabonaises. Bien que cette initiative ait été annoncée depuis longtemps, elle a engendré des incompréhensions et des tensions, notamment en raison de la présence persistante de familles dans des habitations déjà ciblées par un projet de réaménagement depuis plusieurs années.
D’après les services de l’urbanisme, les propriétaires des habitations démolies avaient été indemnisés depuis un certain temps, certains depuis plus de cinq ans. Les terrains de cette région étaient destinés à abriter des projets d’intérêt public dans le cadre du schéma d’aménagement urbain de Libreville. Toutefois, nombre de ces habitations n’avaient jamais été libérées. Pire encore, plusieurs propriétaires auraient continué à percevoir des loyers ou à résider eux-mêmes dans les lieux.« C’est un véritable abus. Ces personnes ont été indemnisées par l’État, mais elles ont préféré maintenir les maisons pour continuer à en retirer des bénéfices, en toute illégalité », déplore un agent du ministère de l’Habitat ayant souhaité garder l’anonymat.
Du côté des résidents, le discours est plus nuancé. Certains avancent qu’ils n’avaient pas été informés des délais de déguerpissement, d’autres contestent une indemnisation jugée insuffisante ou mal distribuée. « Nous n’avons jamais reçu de correspondance officielle. Et comment peut-on nous expulser sans solution de relogement immédiate ? », s’interroge une locataire, mère de trois enfants, qui affirme avoir réglé son loyer « jusqu’au dernier jour ».
Ce déguerpissement met en exergue les défis persistants de la gestion foncière au Gabon, souvent marquée par une communication floue entre les autorités, les propriétaires et les locataires, et par une absence de contrôle sur l’application réelle des indemnisations.Les autorités promettent de poursuivre les opérations dans le respect du cadre légal, tout en appelant les populations à cesser d’occuper illégalement les zones expropriées.
La Rédaction


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