Le Gabon, à l’instar de nombreux pays, a récemment mis en place une politique de préférence nationale pour l’emploi, cherchant à prioriser ses propres citoyens sur le marché du travail. Cette démarche, bien que perçue comme un moyen de lutter contre le chômage, n’est en rien une spécificité gabonaise, mais s’inscrit dans une tendance mondiale et africaine.
Le Modèle Gabonais et ses Motivations:
Au Gabon, la préférence nationale s’est concrétisée par des quotas pour l’emploi de main-d’œuvre étrangère dans les secteurs public et privé. Cette initiative vise à répondre à un taux de chômage des jeunes particulièrement élevé, estimé à 36 %, l’un des plus hauts en Afrique subsaharienne. Le gouvernement gabonais a récemment ciblé des secteurs clés, comme le pétrole et les banques, pour y « gaboniser » les emplois, notamment ceux de pompistes et de chauffeurs, afin de les rendre accessibles aux jeunes Gabonais. Cette politique est présentée comme un pilier de la souveraineté économique du pays.
Comparaison à travers le Monde et l’Afrique:
La préférence nationale n’est pas un concept nouveau et est appliquée sous diverses formes à travers le monde.De nombreux pays africains ont également inscrit la préférence nationale dans leur législation, souvent pour protéger leur marché de l’emploi et développer leur secteur privé. Par exemple, le Maroc a développé la préférence nationale pour ses marchés publics et contrats de partenariat public-privé (PPP). Des pays comme la Côte d’Ivoire, le Mali ou le Burkina Faso ont également réservé une part de leurs marchés publics aux entreprises nationales. Cette tendance vise à donner une impulsion aux petites et moyennes entreprises (PME) locales face à une concurrence souvent plus féroce des entreprises internationales.
Dans les pays développés : Le concept est également présent, bien que sous des appellations et des formes différentes, et souvent au cœur de débats politiques, notamment en Europe. Des partis politiques d’extrême droite en France, par exemple, promeuvent la « préférence nationale » pour l’accès à l’emploi, au logement et aux aides sociales. Toutefois, dans les démocraties occidentales, ce principe est souvent critiqué pour son caractère discriminatoire et ses potentielles violations des chartes internationales et des droits fondamentaux.La politique gabonaise sous l’impulsion d’Oligui Nguema, de préférence nationale est une réponse pragmatique au défi du chômage des jeunes. Elle s’inscrit dans un mouvement global qui cherche à protéger les marchés de l’emploi nationaux, tout en soulevant des questions complexes sur l’équilibre entre la protection des citoyens et l’ouverture économique.
La Rédaction


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