Lors d’une conférence de presse tenue le mercredi 26 février 2025 au Pôle national de l’emploi (PNE) à Libreville, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Lutte contre le Chômage, Adrien Nguema Mba, a mis en lumière un problème préoccupant : l’inadéquation entre la formation et les besoins du marché de l’emploi. Il a révélé que, durant l’année 2024, près de 4000 travailleurs expatriés qualifiés ont été recrutés pour pallier le manque de compétences locales, alors même que près de 120 000 jeunes diplômés gabonais sont au chômage.
Face à ce constat alarmant, le gouvernement de la Transition a décidé d’organiser les assises nationales sur l’emploi du 11 au 14 mars prochain. Ces rencontres réuniront divers acteurs de la société, notamment le gouvernement, les employeurs, les partenaires sociaux, la société civile et les demandeurs d’emploi eux-mêmes. L’objectif principal est de proposer des solutions concrètes et adaptées aux réalités du marché du travail gabonais.Le thème central de ces assises, « Vers des stratégies inclusives et durables pour la création d’emplois », vise à encourager un débat ouvert sur les dysfonctionnements qui freinent l’accès à l’emploi. Les discussions porteront sur les compétences nécessaires, les secteurs porteurs et les mécanismes de formation à renforcer pour répondre efficacement aux besoins des entreprises.
Cette approche collaborative devrait permettre d’identifier les véritables causes du chômage et de proposer des réformes adaptées.Selon le ministre Adrien Nguema Mba, l’un des objectifs majeurs de ces assises est d’établir un diagnostic précis du marché du travail. Cela inclut l’identification des secteurs en croissance, ceux en déclin, ainsi que les compétences qui font défaut. En comprenant mieux ces dynamiques, il sera possible d’orienter les politiques publiques vers des formations plus adaptées aux réalités économiques du pays.L’organisation de ces assises fait suite aux conclusions du premier Salon national d’orientation (SNO), tenu du 14 au 18 mai 2024 à Libreville.
Ce salon avait mis en avant les métiers prioritaires pour le pays, notamment ceux liés aux techniques professionnelles et au numérique. Ces secteurs ont été identifiés comme des leviers essentiels pour réduire progressivement le chômage des jeunes, dont le taux oscille actuellement entre 35 % et 38 %, selon les données de la Banque mondiale.À travers ces initiatives, le gouvernement gabonais espère poser les bases d’une réforme durable du marché de l’emploi. L’enjeu est de taille : il s’agit non seulement de réduire le chômage, mais aussi d’assurer une meilleure adéquation entre les formations et les opportunités professionnelles. Reste à voir si les conclusions de ces assises seront suivies d’actions concrètes permettant d’inverser durablement la tendance.
Ombreta MBOUYOU, journaliste stagiaire école
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