La fonction publique gabonaise, un secteur clé dans l’administration du pays, représente une part significative du budget de l’État. Avec plus de 90 000 fonctionnaires, les dépenses salariales sont devenues un fardeau financier majeur pour les finances publiques. Ces dernières années, les autorités ont été confrontées à un dilemme : comment maintenir une administration fonctionnelle tout en maîtrisant la masse salariale ?
Une Masse Salariale en Croissance:
Les dépenses liées aux salaires des fonctionnaires ont considérablement augmenté ces dernières années, exacerbées par des recrutements massifs et une augmentation des grilles salariales. Bien que ces embauches aient pour objectif de renforcer les services publics et d’améliorer les conditions de travail, elles pèsent lourdement sur le budget national, qui reste déjà sous pression en raison de la baisse des prix du pétrole, principale source de revenus de l’État gabonais. Entre 2023 et 2024, la masse salariale de l’État serait même passée de 704 à plus de 771 milliards de FCFA entre 2023 et 2024 (1,08 à 1,18 milliard d’euros).
Le Déficit Budgétaire:
Le déficit budgétaire du Gabon a atteint des niveaux préoccupants,bien que la dette publique du pays se voit au fil du temps être remboursée auprès des banques et autres bailleurs de fonds. La part importante de la masse salariale dans les dépenses publiques empêche une diversification efficace des investissements, notamment dans les secteurs essentiels comme l’éducation, la santé et les infrastructures.Les gouvernements successifs ont tenté de rationaliser la fonction publique en procédant à des réformes, mais les résultats sont encore mitigés. Les syndicats de la fonction publique, qui représentent une part importante de la population active, se montrent souvent réticents à toute mesure d’austérité ou de réduction d’effectifs, invoquant la protection des emplois publics.
La Réforme Incontournable:
Face à cette situation, le gouvernement gabonais se trouve dans l’obligation de repenser sa stratégie salariale et d’explorer des alternatives pour alléger le poids de la masse salariale. Parmi les options envisagées figurent une gestion plus rigoureuse des ressources humaines, une meilleure allocation des budgets, et la promotion de l’optimisation des services publics.Les autorités devront également trouver un juste équilibre entre la réduction des dépenses publiques et le maintien d’un service public efficace, afin de préserver la cohésion sociale et garantir une gestion durable des finances publiques.


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