Les océans, véritables poumons bleus de notre planète, sont aujourd’hui au bord de l’étouffement. Malgré des décennies de mises en garde scientifiques et de rencontres internationales, la pollution marine continue de s’intensifier, nourrie par l’inertie des dirigeants et les activités humaines toujours plus nocives.Des plages couvertes de plastique aux zones sans oxygène, les signes d’alarme se multiplient. Chaque année, plus de 11 millions de tonnes de plastique sont déversées dans les océans, d’après l’ONU.
Une grande partie est due à la mauvaise gestion des déchets dans les pays en développement, mais aussi à la surconsommation dans les pays industrialisés. Conséquence : la faune marine est décimée, les écosystèmes se déséquilibrent et les communautés côtières subissent des répercussions économiques et sanitaires.
Les industries, l’agriculture et la pêche en question :
L’agriculture intensive contribue largement à la pollution marine par les engrais azotés et les pesticides qui finissent dans les rivières, causant l’eutrophisation des zones côtières. Par ailleurs, la surpêche, la pêche illégale et l’utilisation de filets abandonnés continuent de dégrader les fonds marins et de faire chuter les populations de poissons.Le transport maritime, bien qu’essentiel aux échanges mondiaux, libère d’énormes quantités de CO₂, de soufre et d’hydrocarbures. Sans compter les accidents pétroliers, comme celui survenu au large de l’Indonésie en avril dernier, qui ont pollué des kilomètres de côtes.
Des engagements insuffisants, des résultats minimes :
Depuis l’Accord de Paris en 2015, plusieurs initiatives ont vu le jour pour intégrer la protection des océans dans les stratégies climatiques. Pourtant, selon un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), moins de 30 % des États membres respectent réellement leurs promesses concernant la lutte contre la pollution marine.« Nous sommes dans une situation critique, mais les décisions politiques avancent trop lentement », déplore Maria Alvarez, océanographe et membre du GIEC. « Le moment est venu de passer des discours aux actes concrets. »
L’appel à une collaboration internationale renforcée :
Les ONG environnementales militent pour la création d’un traité mondial juridiquement contraignant sur la pollution plastique, tandis que d’autres préconisent une meilleure régulation des industries polluantes et le financement de solutions durables pour les pays les plus vulnérables.Il existe des efforts louables, comme les initiatives de nettoyage des océans menées aux Philippines ou les projets de sanctuaires marins en Afrique de l’Ouest. Mais ils restent ponctuels face à l’ampleur du défi.
La santé des océans est intimement liée à celle de l’humanité. Tant que les États refuseront de reconsidérer profondément leurs modèles de production et de consommation, la mer continuera d’être le dépotoir invisible du monde.La transition est réalisable, mais elle nécessitera du courage politique, une coopération mondiale et une responsabilité collective. Le temps presse : l’océan, qui absorbe plus de 90 % de l’excès de chaleur dû aux changements climatiques, ne pourra indéfiniment servir de tampon.
La Rédaction
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