La grogne monte au sein des parents d’élèves de Libreville, alors que l’absence chronique de budget de fonctionnement dans les établissements scolaires pousse certaines directions à se tourner directement vers les familles pour financer des besoins aussi basiques que l’impression des bulletins ou des copies d’examens.​Un document de l’école publique d’Awendjé, daté du 25 novembre 2025, illustre parfaitement cette situation préoccupante. Sous un titre d’« INFO URGENTE », la Direction de l’école et le bureau de l’APE (Association des Parents d’Élèves) informent les parents qu’une contribution est « sollicitée » pour l’achat du bulletin de leur enfant au prix unique de 500 FCFA.
L’Impression des Bulletins, un « Business » ?​
L’imprimé officiel indique que cette démarche fait suite à la « demande récurrente des parents d’élèves pour la signature des bulletins » et au « retard que cela accuse ». Pour débloquer la situation, la date limite de paiement est fixée au vendredi 5 décembre 2025 à 15h00 pour permettre la signature des bulletins des paliers 1 et 2 le 19 décembre.​Mais ce qui a particulièrement irrité les parents, c’est l’ajout manuscrit sur la note : « +500 copies intégration ». Selon des sources au sein de l’établissement, cela correspond à une demande supplémentaire de 500 FCFA par élève pour l’impression des copies de devoirs du deuxième palier.​Au total, ce sont 1000 FCFA qui sont réclamés à chaque parent pour leur enfant, uniquement pour la documentation administrative et pédagogique.Un Problème National : L’École, une Entreprise à But Lucratif ?​Cette pratique soulève une question fondamentale : en l’absence de dotations budgétaires suffisantes de la part de l’État, les écoles publiques sont-elles contraintes de se muer en de véritables « centres de demande de fonds » ?​
Pour de nombreux parents, ces exigences récurrentes s’apparentent de plus en plus à un « business national ». Bien que la contribution de l’APE soit légitime pour des projets spécifiques, financer l’impression des bulletins et des sujets d’examens – des nécessités de base pour le bon fonctionnement du système – devrait relever de la responsabilité pleine et entière du budget de fonctionnement alloué par le Ministère de l’Éducation Nationale.Il est impératif que les autorités fassent la lumière sur l’affectation des fonds publics destinés à l’éducation et veillent à ce que les directeurs d’école aient les moyens nécessaires pour couvrir les dépenses courantes sans avoir à alourdir le fardeau financier des familles. En l’état actuel, l’accès à l’information scolaire (les bulletins) et aux évaluations (les copies d’intégration) semble être conditionné à un paiement, ce qui est contraire à l’esprit d’une école publique et gratuite.​Le Ministère de l’Éducation est attendu pour une clarification urgente sur les budgets de fonctionnement des établissements afin de mettre fin à ces contributions forcées.


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