L’intégrité du système d’évaluation scolaire au Gabon est régulièrement mise à mal par une pratique persistante et dévastatrice : l’émargement du registre des notes de classes exigé par les enseignants sans y avoir préalablement inscrit les notes des élèves. Ce phénomène, que l’on pourrait qualifier d’émargement « à blanc » ou « prématuré », constitue une violation grave des procédures académiques et représente un facteur majeur du sabotage des résultats et du niveau général des élèves.
Le registre des notes est un document officiel et central, garantissant la transparence et la traçabilité de l’évaluation du travail des élèves tout au long de l’année. La procédure standard exige que l’enseignant inscrive d’abord les notes obtenues par les élèves pour les devoirs, interrogations et compositions. Ce n’est qu’après cette étape fondamentale que l’élève doit signer (émarger) le registre, attestant ainsi que les notes inscrites sont définitives et conformes à ses évaluations.L’émargement « à blanc » inverse cette logique essentielle. En exigeant aux élèves de signer avant d’avoir effectivement vu leurs notes inscrites, l’enseignant rend le processus opaque et crée un vide qui ouvre la porte à toutes les dérives. En effet, les élèves se retrouvent incapables de récuser la note définitive mentionnée par l’enseignant. Les premières victimes de cette négligence administrative sont les apprenants.
Face à ce problème récurrent, il est urgent que le ministère de l’Éducation nationale, en collaboration avec les chefs d’établissements, renforce la surveillance et applique des sanctions disciplinaires claires à l’encontre des enseignants qui perpétuent cette pratique. Les chefs d’établissements sont invités à exercer une vigilance accrue et à s’assurer que l’émargement est toujours la conséquence et non la condition de l’inscription des notes.


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