Philippe Tonangoye, ministre de l’Accès Universel à l’Eau et à l’Énergie du Gabon, se trouve à la tête d’un secteur stratégique en pleine crise. La Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG), qu’il supervise, traverse une période de turbulences marquée par des défis structurels, financiers et opérationnels majeurs.
Un secteur en crise:
La SEEG fait face à des pertes financières considérables : entre 30 et 50 milliards de FCFA par an en raison de fraudes sur ses réseaux de distribution d’eau et d’électricité . De plus, l’État gabonais lui doit 72 milliards de FCFA, soit près de 29 % de l’ensemble des créances de l’entreprise . Ces impayés pèsent lourdement sur sa capacité à investir et à moderniser ses infrastructures.Pour assainir la situation, une refonte complète de l’organigramme de la SEEG a été imposée, réduisant le nombre de directeurs de 51 à 14, et celui des divisionnaires à 21 . Une direction dédiée à la lutte contre la fraude a également été créée, placée sous l’autorité d’un membre de l’ancien Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI).Pour moderniser les réseaux d’eau et d’électricité, la SEEG prévoit de mobiliser 1 000 milliards de FCFA sur cinq ans . En 2025, 300 milliards de FCFA doivent déjà être mobilisés, dont 131 milliards pour l’eau et 170 milliards pour l’électricité. Cependant, des défis subsistent, notamment le transport et la distribution de l’électricité, qui nécessitent des investissements massifs dans le réseau.Par ailleurs, la SEEG réclame des paiements en souffrance, notamment 72 milliards de FCFA dus par l’État gabonais, représentant près de 29 % de l’ensemble des créances de l’entreprise .
Des Réformes en cours:
Sous l’administration provisoire, des efforts ont été déployés pour restructurer la SEEG. Un contrat d’objectifs et de performance a été signé entre la SEEG et l’État gabonais pour suivre et respecter les obligations respectives en matière d’eau et d’électricité . De plus, la SEEG intensifie ses extensions de réseau dans le Grand Libreville pour améliorer la desserte en électricité et en eau potable.
Philippe Tonangoye hérite d’un secteur en crise, avec des défis financiers, opérationnels et structurels importants. Bien que des réformes soient en cours, la réussite dépendra de la capacité à mobiliser les financements nécessaires, à lutter efficacement contre la fraude et à améliorer la gouvernance de la SEEG. Le temps dira si ces efforts suffiront à redresser durablement le secteur de l’eau et de l’électricité au Gabon.
La Rédaction


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