La Guinée-Bissau replonge dans le chaos politique. Quelques jours après des élections législatives tendues, des coups de feu ont éclaté près du palais présidentiel, aboutissant au renversement et à l’arrestation du président Umaro Sissoco Embaló ainsi que de plusieurs de ses hauts responsables.Le pays d’Afrique de l’Ouest, habitué aux soubresauts militaires depuis son indépendance en 1974, semble à nouveau victime d’un cycle infernal d’instabilité.
Dans une déclaration choc à la chaîne FRANCE 24, le président Umaro Sissoco Embaló a confirmé son éviction. « J’ai bien été renversé, je ne peux pas trop parler, car sinon, ils vont me confisquer mon téléphone. Je suis actuellement à l’état-major, » a-t-il déclaré, attestant de la gravité de la situation et de son statut de détenu.Ce coup d’État surprise intervient dans un contexte de forte tension post-électorale. Si les motifs exacts et l’identité des instigateurs militaires restent à clarifier, plusieurs hypothèses se dégagent pour expliquer la défiance de l’armée envers le pouvoir d’Embaló :Les récentes élections législatives ont été particulièrement disputées. Le camp présidentiel aurait-il été perçu comme tentant d’influencer ou de manipuler les résultats ?
Un mécontentement militaire lié à une fraude présumée ou à un désaccord sur la gouvernance post-scrutin pourrait être le catalyseur.Embaló, lui-même ancien général, a toujours eu une relation complexe avec l’appareil sécuritaire. Ce coup d’État pourrait être le fait d’une faction militaire cherchant à le déloger pour des motifs personnels ou idéologiques, un classique des putschs bissau-guinéens.L’instabilité politique chronique est souvent exacerbée par une profonde crise économique. L’armée, en se présentant comme la garante de l’ordre, cherche parfois à capitaliser sur le mécontentement populaire face à la corruption et à la pauvreté endémique.La communauté internationale a déjà exprimé sa vive préoccupation. Ce coup d’État pose la question fondamentale : la Guinée-Bissau parviendra-t-elle un jour à briser ce cercle vicieux d’instabilité ? Chaque transition démocratique semble être un prélude à la prochaine crise militaire.La situation est incertaine. L’état-major doit encore publier une déclaration officielle détaillant ses intentions. En attendant, le pays est en suspens, l’avenir d’Embaló et des institutions démocratiques est désormais entre les mains des militaires.


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