Le Gabon, terre de paix et d’hospitalité légendaire, a toujours accueilli ses partenaires internationaux avec respect et bienveillance. Cette ouverture historique, cependant, ne doit plus jamais être confondue avec de la faiblesse. L’heure n’est plus aux timidités : le Gabon doit désormais affirmer ses priorités, défendre ses intérêts nationaux et oser remettre en question les modèles qui ne servent plus son avenir.
Une coopération historique en quête de clarté:
La relation entre la France et le Gabon a été intense, parfois fructueuse, mais souvent marquée par un déséquilibre notable. La question fondamentale qui doit être posée aujourd’hui avec courage est celle-ci : Le peuple gabonais a-t-il réellement bénéficié des fruits de cette coopération ?Il ne s’agit pas de prôner la rupture émotionnelle ou l’accusation stérile, mais d’exiger une clarté essentielle. Une coopération moderne ne peut plus reposer sur les inerties du passé ou sur des accords hérités d’une époque révolue. Elle doit être régie par l’équilibre, la transparence et un respect mutuel d’intérêts clairement partagés.
La France elle-même doit entendre les aspirations nouvelles de l’Afrique. Sa propre pérennité dans le monde dépend de sa capacité à repenser son positionnement, non pas dans une logique de nostalgie, mais dans celle d’un partenariat réel et d’égal à égal.Depuis 1960, les mêmes thématiques reviennent sans cesse : diversification économique, bonne gouvernance, transformation locale des ressources, et équité des partenariats internationaux. Pour le Gabon, cette répétition doit cesser. La stagnation de la population et la persistance de la pauvreté, malgré les richesses du pays, sont devenues illogiques et inacceptables.Notre pays doit faire confiance à son génie intérieur, à son talent et à sa jeunesse. C’est la condition sine qua non pour que la souveraineté économique devienne une réalité tangible pour chaque citoyen.
Cet appel n’est pas à la fermeture ou au conflit, mais à la maturité et à la responsabilité mutuelle. Le Gabon, en affirmant ses intérêts, ne devient pas un adversaire, mais un allié plus sage et plus solide.La France n’a pas à craindre un Gabon qui se tient droit. Inversement, le Gabon n’a plus à craindre de défendre sa souveraineté.L’heure est venue d’une coopération adulte, où chaque partie s’enrichit dignement, où les peuples sont respectés, et où l’avenir s’écrit ensemble, mais jamais aux dépens de l’un.Le Gabon ne doit plus attendre que d’autres décident à sa place. Il doit réécrire son histoire avec lucidité, ambition et souveraineté. L’histoire de la Cinquième République doit être décidée par le Gabon et pour le Gabon.Le Gabon ne doit plus avoir peur. Il doit décider. Il doit s’affirmer. Il doit écrire son histoire. Et cette histoire doit, enfin, être écrite par nous et pour nous, et jamais sans Nous.


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