Les élections législatives et locales de 2025 au Gabon, dont la campagne officiellement ouverte le 17 septembre, s’annonce comme un tournant majeur de la vie politique post-transition. Ces scrutins, qui doivent marquer la fin de la période de transition au sein des institutions, sont au cœur d’une rivalité intense entre deux forces politiques : le Parti Démocratique Gabonais (PDG), ancien parti au pouvoir, et la toute nouvelle Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), formation du président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema.
Le PDG : Un géant déchu en quête de renouveau:
Après plus d’un demi-siècle de règne sans partage, le PDG a été ébranlé par le coup d’État qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba. Fragilisé, le parti a connu des remous internes, avec des frondeurs contestant la direction et le retrait de l’ancienne famille présidentielle. Cependant, loin d’être anéanti, le PDG cherche à se réinventer. La bataille interne pour le contrôle du parti, menée par de nouvelles figures, montre une volonté de ne pas disparaître du paysage politique.Malgré les divisions, le PDG conserve une base militante et un maillage territorial qui pourraient jouer en sa faveur lors des élections locales et législatives. L’enjeu pour le PDG est de taille : il s’agit de prouver qu’il est capable de survivre et de se renouveler dans le nouveau contexte politique, et de s’affirmer comme une force d’opposition ou un partenaire incontournable.
L’UDB : Le nouveau parti du pouvoir, porté par la vague « Oligui »
En face, l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB) se présente comme l’instrument politique du nouveau régime. Officiellement lancée en juillet 2025, l’UDB est l’émanation du « Rassemblement des Bâtisseurs » qui a soutenu la candidature victorieuse d’Oligui Nguema à l’élection présidentielle de 2025. Le parti bénéficie d’une dynamique favorable, surfant sur la popularité du chef de l’État et le sentiment d’espoir suscité par la fin de l’ère Bongo. L’UDB attire des figures de l’ancien système, y compris d’anciens cadres du PDG, ainsi que des personnalités de la société civile et de l’opposition. Sa devise, « Inclusivité, Développement, Félicité », vise à incarner une rupture avec les pratiques du passé. L’objectif de l’UDB est clair : obtenir une majorité parlementaire et locale pour consolider le pouvoir du président et mettre en œuvre ses réformes.
Un face-à-face crucial pour le Gabon de demain:
Ces élections législatives et locales sont d’une importance capitale. Elles détermineront la composition du futur Parlement et des collectivités territoriales, et donc la capacité du président Oligui Nguema à gouverner. Une victoire écrasante de l’UDB renforcerait son emprise sur le pouvoir et lui donnerait les mains libres. À l’inverse, un bon résultat du PDG, malgré ses divisions, montrerait la persistance d’une force politique historique et pourrait forcer l’UDB à un jeu de compromis.Au-delà de cette rivalité, le scrutin est aussi un test pour l’ensemble du processus de la cinquième République. La participation citoyenne, la transparence et le bon déroulement des opérations de vote seront scrutés par les observateurs nationaux et internationaux, notamment le Commonwealth. Ces élections sont la dernière étape pour le Gabon de Brice Oligui Nguema vers un retour à l’ordre constitutionnel, mais l’issue de la confrontation entre le PDG et l’UDB reste incertaine, et elle définira la nouvelle carte politique du pays pour les années à venir.
La Rédaction


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