Deux ans après le « Coup de Libération », le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a de nouveau mis l’accent sur la souveraineté économique comme étant la pierre angulaire de l’indépendance nationale. À l’occasion de la célébration du deuxième anniversaire du coup d’État, le chef d’État gabonais a délivré un discours puissant, résumant ses réflexions en trois points cruciaux, tous centrés sur la nécessité pour le Gabon de contrôler son propre destin économique.
La souveraineté au-delà des symboles:
Le premier point clé de son allocution a été un rappel de la distinction entre les symboles de l’État et la réalité de la liberté. « Nous pouvons avoir un drapeau, un hymne national, une constitution, mais si nous ne contrôlons pas notre économie, nous ne serons jamais véritablement libres », a déclaré Oligui Nguema. Cette phrase percutante illustre la conviction du président selon laquelle l’indépendance politique n’a de sens que si elle est adossée à une solide autonomie économique.Cette approche marque un tournant dans la politique gabonaise, qui, selon le président, doit cesser d’être une simple exportatrice de matières premières pour devenir une productrice de richesses transformées. Cet objectif, maintes fois évoqué par le régime , vise à diversifier l’économie et à réduire la dépendance aux hydrocarbures, un talon d’Achille historique pour le Gabon.
Finir avec les « servitudes » modernes:
Dans un autre passage de son discours, le président Oligui Nguema a appelé le peuple gabonais à la vigilance et à la résistance face aux « formes modernes de servitude » qui menacent la dignité du pays. « Nous devons aujourd’hui refuser de plier devant toutes les formes modernes de servitude, qui nieraient notre dignité de peuple libre », a-t-il insisté.Cette déclaration peut être interprétée comme une critique des modèles économiques passés, jugés trop dépendants des intérêts étrangers et des pratiques qui n’ont pas toujours bénéficié aux Gabonais. L’appel à la dignité et au refus de la servitude s’inscrit dans la lignée des réformes en cours, notamment celles visant à renégocier les contrats avec les partenaires étrangers pour garantir une part « juste et équitable » au Gabon dans l’exploitation de ses propres ressources naturelles.
Une indépendance politique sans souveraineté économique est une illusion:
Le dernier point essentiel de son discours a été une synthèse de ses deux premières réflexions. Le président a affirmé être « profondément convaincu qu’une indépendance politique, sans souveraineté économique, n’est qu’un leurre, dissimulant une nouvelle dépendance ». Cette déclaration sans équivoque met en lumière la vision du gouvernement de transition : le Gabon doit se libérer des chaînes invisibles de la dépendance économique pour consolider son indépendance.Pour traduire ces paroles en actes, le gouvernement a déjà annoncé plusieurs mesures, notamment une discipline budgétaire accrue, la réorganisation de structures d’État jugées inefficaces et un plan pour atteindre un taux de croissance de 10 %.
Ces initiatives, si elles se concrétisent, visent à créer une économie plus résiliente, inclusive et créatrice d’emplois pour les jeunes, tout en renforçant la position du pays sur la scène internationale.La délocalisation de la célébration de la « Fête de la Libération » à Tchibanga, dans la province de la Nyanga, a été perçue par certains comme un symbole de cette volonté de décentraliser le développement et d’impliquer toutes les régions dans ce projet national de souveraineté économique.
La Rédaction


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