Chaque année, le gouvernement gabonais investit massivement dans l’éducation de sa jeunesse en octroyant des bourses d’études à des milliers d’étudiants, tant au niveau national qu’international. Cet effort financier considérable vise à former une élite compétente capable de contribuer au développement du pays. Cependant, une question persistante demeure : les bénéficiaires de ces bourses respectent-ils leur engagement décennal de revenir servir le Gabon à l’issue de leurs études ?
L’octroi d’une bourse d’études par l’État gabonais n’est pas un don sans contrepartie. Il s’accompagne d’un engagement décennal formel, exigeant de l’étudiant boursier qu’il retourne au Gabon pour y travailler et mettre ses compétences au service de la nation pendant au moins dix ans. Cette clause est essentielle pour garantir un retour sur investissement pour l’État et pallier le manque de main-d’œuvre qualifiée dans certains secteurs clés.Cependant, il est de notoriété publique que de nombreux boursiers, une fois leur diplôme en poche, choisissent de s’établir à l’étranger ou de ne pas réintégrer la fonction publique gabonaise, contournant ainsi leur obligation.
Les raisons sont multiples : meilleures opportunités professionnelles et salariales à l’étranger, conditions de travail jugées plus attractives, ou encore le manque de perspectives d’emploi correspondant à leur niveau de qualification au Gabon.Cette situation pose un véritable défi pour le développement du Gabon. Le départ de ces cerveaux, formés aux frais du contribuable gabonais, représente une fuite des talents préjudiciable à l’édification nationale. Les investissements consentis ne produisent pas les effets escomptés en termes de renforcement des capacités locales.Face à ce constat, des voix s’élèvent pour exiger un contrôle plus strict et des mesures incitatives pour assurer le respect de cet engagement.
Quelles sont les stratégies mises en place par le gouvernement pour traquer ces « déserteurs » de l’engagement décennal ? Des mécanismes de suivi sont-ils réellement efficaces ? Et surtout, comment peut-on rendre le Gabon plus attractif pour ces jeunes diplômés afin qu’ils y voient un avenir et soient incités à honorer leur promesse ?Le débat est complexe et implique de trouver un équilibre entre la liberté individuelle des diplômés et la nécessité pour l’État de protéger ses investissements et d’assurer son développement. La question du respect de l’engagement décennal est plus que jamais d’actualité, et sa résolution est cruciale pour l’avenir de la jeunesse gabonaise et du pays tout entier.
La Rédaction


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